A partir de Chlef où il se trouvait hier, le président de Talaie El Houriat, Ali Benflis, n’a ménagé ni chef de l’Etat, mais sans le nommer, ni les institutions qu’il considère comme étant «illégitimes et non représentatives». Il s’exprimait lors d’un meeting qu’il a animé à la salle du centre islamique de la ville. Dans une wilaya qu’il estime être «l’une des plus politisées du pays», il a prononcé un discours de plus de deux heures devant une assistances nombreuse composée de militants et sympathisants de son parti mais aussi de citoyens. Ali Benflis a attribué l’origine de la crise multidimensionnelle que vit le pays au culte de la personnalité et à la nature du régime politique qui n’a pas d’équivalent dans le monde, selon ses dires. «Plus que sur des institutions, notre régime politique est bâti sur le culte de la personnalité, le culte de l’homme providentiel, le culte de l’homme fort et le culte du zaïmisme. Notre pays n’a jamais connu de tels excès et une telle dérive, une dérive qui est étrangère à nos valeurs, à notre culture et à notre conception du gouvernant. Notre pays n’a jamais vécu une situation où un homme – et un homme seul – est placé au-dessus de l’Etat, de la société, de la Constitution et des lois», a-t-il déclaré. Pour le président de Talaie El Houriat, ce culte de l’homme providentiel et de l’homme fort «met la nation en danger et engendre des conséquences particulièrement graves pour sa gouvernance ; cela aboutit à la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme qui n’est pas en mesure de les assumer dans leur intégralité, marginalise les institutions, empêche la mise en place d’une séparation ou d’un équilibre des pouvoirs, entre autres». Et de souligner : «Ces pratiques antidémocratiques et autoritaires ont provoqué la désaffection des citoyens à l’égard des urnes et mené à une situation où il n’y a plus de médiation politique, économique et sociale, mais uniquement des clientèles politiques, économiques et sociales qui gravitent autour du pouvoir personnel…» En outre, selon M. Benflis, la corruption, la fraude électorale et la mauvaise gouvernance, qui minent le pays, engendrent une crise de confiance généralisée et un malaise grandissant au sein de la majorité de la population. Revenant sur la nouvelle Constitution, le président de Talaie El Houriat a indiqué que le livre blanc consacré par sa formation au «coup de force constitutionnel du 7 février 2016» a qualifié le régime politique algérien de «hyper-présidentialiste». «C’est un régime politique unique, qui n’a pas d’équivalent dans le monde», a-t-il soutenu, ajoutant qu’il n’est guère possible de relever tous les graves défis qui se posent au pays sans des institutions et des dirigeants légitimes et représentatifs. Et de plaider pour un projet de société novateur et une transition démocratique et pacifique pour sauver le pays des dangers qui le guettent sur tous les plans et redonner espoir aux Algériens désabusés.
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