vendredi 26 février 2016

Ils m’ont séquestré, torturé et menacé de violer devant moi ma femme et mes filles

«Ces quatre personnes m’ont kidnappé devant mon champ à 3 km de Bordj El Kiffan et m’ont séquestré pendant toute une nuit. J’ai demandé pitié à l’un des ravisseurs qui est un cousin, en vain. Ils ont pris beaucoup de plaisir à me torturer et à me voir souffrir. Ils voulaient que j’appelle mon ami Karim, un commerçant originaire de M’sila qui a l’habitude de garer son camion devant mon domicile à chaque fois qu’il vient chercher sa marchandise à Alger. Ce soir-là, Karim était ivre et j’ignorais que c’est chez eux qu’il avait acheté sa boisson. Ils étaient au courant de tout. De la somme qu’il avait sur lui (1 210 000 DA) et du lieu où il allait passer la nuit. Ils ont menacé de violer ma femme et mes filles si je refusais d’accéder à leur demande. L’un d’eux a passé la nuit à me décrire la silhouette de ma fille aînée. J’ai résisté au début, mais j’ai fini par abdiquer sous la torture. Ils m’ont demandé de l’inviter à participer à une soirée bien arrosée entre amis. Mais Karim était fatigué ce soir-là et il n’a pas été tenté. Ils ont fini par aller le chercher. Il a non seulement subi le même sort que moi, mais en plus ils l’ont dépouillé aussi de tout son argent. Ils ont accepté de nous libérer à condition de ne pas alerter la police, chose que nous avons accepté. Ils m’ont laissé sortir et ont changé d’endroit à Karim. Un clandestin de leur quartier a accepté de me déposer à l’hôpital de Salim Zmirli. Le lendemain, Karim a alerté ma famille qui pensait que j’étais mort. J’avais les yeux gonflés, la peau pleine de bleus et l’épaule déboitée. Je pensais que je n’allais jamais m’en sortir. J’ai déposé plainte le 28 janvier, 18 jours avant l’assassinat de Hamza. La police qui a promis de me protéger et de se charger du dossier n’a rien fait au final. Sous la menace des kidnappeurs, Karim a fini par retirer sa plainte, ce que moi j’ai refusé. Ils ont tous été interpellés par la police après l’assassinat de Hamza, sauf Rachid Soudeur, qu’on a réussi à attraper avec l’aide des habitants. Je n’aurai jamais le cœur apaisé, même si je les vois mourir à petit feu mille fois devant moi.»

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