L’opposition accuse les tenants du pouvoir d’avoir fragilisé le front intérieur et le pays. Réunis hier à Alger, les membres de l’Instance de suivi et de concertation de l’opposition (ISCO) ont réagi aux estocades du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, et du patron du RND, Ahmed Ouyahia. «Notre instance considère que ce sont plutôt la fragilisation du front intérieur et les provocations qui constituent une menace pour le pays», affirme Mohamed Dhouibi, secrétaire général du mouvement Ennahda, en réaction à la dernière sortie du chef du FLN qui estime que «l’opposition cherche l’ingérence étrangère». Les acteurs de l’opposition ne se laissent pas intimider par les procurateurs du pouvoir et répondent du tac au tac aux accusations dont ils font l’objet. En effet, dans une déclaration lue à l’ouverture des travaux de cette réunion, les représentants de l’ISCO affirment que «les défis actuels ne peuvent être relevés avec des discours hautains qui méprisent tout ceux qui veulent du bien à ce pays». «Celui qui adopte cette attitude c’est celui qui manque d’arguments. Nous, au sein de l’ISCO, nous refusons de suivre cette voie et d’adopter ce discours», lit-on dans ce communiqué. Les animateurs de cette instance décrivent, dans la foulée, une situation politique, économique et sociale très inquiétante. «La réunion de l’ISCO se tient dans un contexte où l’Algérie vit une situation caractérisée par le verrouillage politique, la régression économique et la tension sociale», est-il précisé. Selon les membres de l’ISCO, l’adoption de la loi de finances 2016 dans des conditions particulières et la validation du projet de révision de la Constitution par un Parlement en mal de légitimité «sont des facteurs qui aggraveront la crise qui secoue le pays». Le congrès de l’opposition : Un test pour le régime Abordant la question relative à l’organisation du deuxième congrès de l’opposition, devant se tenir à la fin du mois de mars, les responsables de l’ISCO relèvent l’existence d’entraves administratives et de tentatives d’interdire cette réunion. «Mais notre congrès est maintenu. Il sera un sérieux test pour les tenants du pouvoir qui prétendent vouloir respecter les libertés et redonner à l’opposition ses droits légitimes», indique Mohamed Dhouibi. Décidée en décembre dernier, la tenue de ce deuxième congrès reste tributaire de l’autorisation de l’administration et de la disponibilité des salles devant accueillir l’événement. Jusqu’à présent, l’ISCO peine à trouver une salle et soupçonne les autorités d’exercer des pressions sur les responsables des hôtels. La réunion d’hier a été, selon M. Dhouibi, consacrée à la présentation des rapports des différentes commissions préparatoires de ce deuxième congrès. Les présents ont également engagé un débat autour de la charte de travail de l’opposition qui devra contraindre tous les membres de l’ISCO à respecter les décisions prises en commun.
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