Alger abritera les 7 et 8 mars la 5e assemblée générale de la Conférence de Kigali, consacrée aux violences à l’égard des femmes et des filles. Organisée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), elle regroupera les chefs de police africains, mais aussi de nombreuses personnalités internationales, dont le secrétaire général de l’ONU, les responsables de l’OMS, de l’Onufem ainsi que de nombreuses ONG engagées dans la défense des droits des femmes. Annoncée le 3 novembre 2015 à partir de Kigali, par le Directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, lors de la 48e assemblée générale d’Interpol, une importante conférence sur les violences à l’égard des femmes et des filles se tiendra à Alger les 7 et 8 mars. S’inscrivant dans le cadre de la 5e assemblée générale de la Déclaration de la conférence internationale de Kigali, cette rencontre, qu’organisera la Sûreté nationale, regroupera les chefs de service de police africains ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, les représentants de haut niveau des organismes onusiens comme l’Organisation mondiale de la santé, (OMS) et le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (Onufem), ainsi que des experts en la matière et de nombreuses ONG nationales et internationales qui militent pour les droits des femmes. Les travaux des deux journées seront axés sur trois thèmes : le premier sera relatif aux efforts des Nations unies, le second à ceux des Etats africains et le troisième sera consacré à l’expérience de l’Algérie en général et de la police algérienne en particulier. Il est question, apprend-on auprès de la DGSN, d’aboutir à des recommandations «pertinentes pour lutter contre l’impunité et mettre un terme à ce fléau planétaire à travers des plans d’action que chaque pays aura à mettre en place selon ses moyens». Il sera également question, précise la même source, de «partager les expériences réussies et de conjuguer les efforts entre les polices africaines dans le domaine à travers l’apport des experts». En résumé, les chefs de police africains discuteront du rôle des organes qu’ils représentent dans la prévention et la lutte contre le phénomène des violences à l’égard des femmes, fléau qui ne connaît ni frontière, ni religion, ni race. Cependant, il affecte particulièrement le continent africain, où selon les statistiques de l’OMS, la violence conjugale touche 41,6% des femmes en Afrique subsaharienne, et 65,5% en Afrique centrale. L’Algérie n’est malheureusement pas épargnée, puisque les chiffres des différents services de sécurité font état d’une moyenne annuelle de 8 à 10 000 cas de femmes et filles violentées déclarés. Là également, la violence conjugale occupe le haut du podium avec plus de 70% de cas recensés. Les différents amendements de la loi, notamment l’incrimination des agressions sexuelles et le harcèlement, ont été introduits au forceps en raison du tollé soulevé dans les rangs des islamo-conservateurs. Ce qui démontre que le combat pour la dignité a encore de longues années devant lui, en cette ère où les esprits obscurantistes et intégristes occupent des espaces de plus en plus importants au sein de la société. La tenue de la Conférence de Kigali, à Alger, n’est en fait qu’une aubaine pour les chefs des différents organes de sécurité africains, pour s’entendre sur les moyens à mettre en œuvre afin de faire face à ces violences et rejoindre ainsi la campagne mondiale de lutte et de prévention contre ce fléau, lancée par Ban Ki-moon, en 2008. Elle s’inscrit aussi dans la stratégie onusienne qui a déclaré l’année 2016, celle des droits de l’homme en général et des droits des femmes en particulier. Lors de ces deux journées, il est attendu une participation importante de personnalités mondiales, mais aussi africaines connues pour leur combat et leur engagement, à l’image de Mme Zuma, ou encore l’une des candidates au poste de secrétaire général de l’Onu.
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