Le syndicat exige une retraite au même titre que les cadres de l’Etat et demande la révision du texte de loi qui plafonne la retraite à 55% de leurs salaires. Le Syndicat national des rangs magistraux explique, dans un communiqué remis à notre rédaction, les raisons de sa création et réagit à la polémique sur le départ à la retraite des chefs de service âgés de 65 ans. Une décision prise par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et entérinée par le ministère de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Le syndicat affilié à l’UGTA et fraîchement élu tient à préciser qu’en 2014, 500 postes de chefs de service ont été mis en concours et que seulement 241 candidats ont reçus. «Ainsi, 300 postes de chefferie de service ne retrouvent pas preneurs, faute de candidats. Pour quel dessein on s’intéresse autant à ce sujet qui semble une priorité à qui veut écarter des compétences avérées», lit-on dans le communiqué. Et de s’interroger : «Qui a décidé de privilégier l’âge sur la compétence et l’efficience ?» Le Syndicat des rangs magistraux signale que le choix de limiter ce syndicat à des professeurs en médecine répond au fait que les problèmes sont spécifiques à chaque corps tout en précisant que le syndicat revendique le statut de cadre de l’Etat pour les rangs magistraux, une place de partenaire en tant que force de proposition dans la réforme des études médicales. Pour le départ à la retraite des chefs de service, le syndicat s’interroge si l’Algérie peut se permettre de mettre son élite à la retraite alors que des facultés de médecine sont ouvertes avec un manque d’enseignants. «C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’il existe un texte réglementaire où l’enseignant universitaire est maintenu tant qu’il ne fait pas valoir ses droits à la retraite et tant qu’il est apte à cette fonction», a-t-on rappelé. Par ailleurs, le syndicat exige une retraite au même titre que les cadres de l’Etat et demande la révision du texte de loi qui plafonne la retraite à 55% de leurs salaires. «Une injustice à réparer afin d’offrir à notre élite un juste retour des choses pour une retraite complète et évolutive à l’instar des autres cadres de la nation.» Quant au choix de s’affilier à l’UGTA, les signataires des différentes wilayas (Constantine, Annaba, Sétif, Oran, Sidi Bel Abbès, Blida et Alger) de ce communiqué jugent que c’est par rapport au poids que représente ce syndicat et surtout «c’est un syndicat qui participe à la tripartite». En réponse au Syndicat des chercheurs hopsitalo-universitaires (Snechu) qui plaide pour le rajeunissement de l’élite, le Syndicat des rangs magistraux estime que «les élites ne sont pas obligatoirement jeunes, elles sont par définition un summum de formation et d’expériences. Les élites sont la pupille de la nation. Dans les études en sciences médicales, on devient rang magistral à l’âge de 50 ans. Est-ce une urgence pour notre nation de mettre les chefs de service à 70 ans à la retraite puis, quelques mois après, à 65 ans en disant que n’est pas fini et qu’on arrivera à 60 ans. Est-ce une priorité alors que les CHU de Ouargla, Laghouat, Béchar, Mostaganem, Béjaïa et Batna manquent cruellement de rangs magistraux. L’Algérie ne se résume pas à Alger», s’interroge-t-on en faisant référence à l’Amérique du Nord qui «garde les professeurs Starzl, pionnier de la greffe hépatique, Debakey, ce géant de la chirurgie vasculaire, ou Montagnier, l’homme qui a découvert le virus du sida, à un âge avancé».
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