Pour «association de malfaiteurs» et «tentative d’adhésion à un groupe terroriste activant à l’étranger (Libye)», les éléments de la gendarmerie de la compagnie territoriale de Hassi R’mel ont présenté, jeudi, devant le procureur de la République près le tribunal de Laghouat , 9 ressortissants marocains. Arrêté avec ce même groupe d’étrangers, un Algérien âgé de 30 ans, a été, quant à lui, poursuivi pour «association de malfaiteurs», «aide, assistance et transport illégal d’étrangers». Saisi du dossier par le parquet, le juge instructeur a ordonné de les placer, tous, sous mandat de dépôt, avons-nous appris, hier, du commandement de la Gendarmerie nationale. Cet important coup de filet dans les rangs des terroristes de Daech a été rendu possible grâce à l’ouverture d’une enquête par les gendarmes enquêteurs de la brigade de Bellil, relevant du groupement de Laghouat. Ils ont interpellé lors d’un point de contrôle, dressé à hauteur de la nouvelle ville de Bellil, les 9 ressortissants marocains qui voyageaient à bord d’un autocar assurant la desserte Alger-Hassi Messaoud (Ouargla). Les investigations entreprises par les limiers de la gendarmerie, suite à leur audition, ont conclu que les intéressés envisageaient de rallier le groupe criminel Daech en Libye, avec l’aide d’Algériens. Poursuivant les recherches, basées sur les aveux des Marocains en question, les gendarmes enquêteurs ont interpellé, dans la wilaya de Ouargla, ledit citoyen. Auditionné également, l’Algérien a avoué les faits qui lui sont reprochés en dénonçant son complice, un autre Algérien. Identifié, ce dernier demeure activement recherché. Jeudi dernier, le ministère de la Défense nationale (MDN) a annoncé dans un communiqué rendu public l’arrestation, mercredi, de six autres ressortissants marocains, par les éléments d’un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la wilaya d’El Oued. «Ils tentaient de rejoindre clandestinement la Libye», a affirmé la même source. Cette affaire, qui intervient dans un contexte sécuritaire tendu marquant les frontières algériennes avec la Libye suite au début de l’intervention étrangère, a été précédée par une autre plus importante. En effet, quelque 270 Marocains, en provenance de Casablanca, qui s’apprêtaient à rejoindre la Libye ont été arrêtés, le 24 janvier dernier, à l’aéroport d’Alger. Un flux important qui a poussé le ministre des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à convoquer l’ambassadeur du Maroc pour s’expliquer sur cette situation inhabituelle. D’autant plus que le climat sécuritaire dans ce pays voisin est plus qu’instable et les 270 Marocains arrêtés ne disposent même pas de titre de séjour ou de travail dans le pays de destination. Ce qui a poussé les autorités algériennes à les considérer comme étant des suspects voulant rallier les groupes armés terroristes en Libye. «Le contexte sécuritaire actuel particulièrement sensible impose la plus grande vigilance et (…) exige le renforcement de la coopération entre les pays de la sous-région», a estimé Alger en réaction à cette affaire.
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