Le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels a lancé un ultimatum d’un mois au ministère de l’Education nationale avant de déclencher une grève. Votre syndicat, qui a signé la charte de stabilité, réitère les mêmes revendications. Quelles sont, selon vous, les raisons de ce blocage ? Le conseil national du syndicat s’est réuni les 13, 14 et 15 février au lycée du Ruisseau (Alger) et ses membres ont décidé à l’unanimité d’adresser un dernier appel à la ministre de l’Education nationale avant d’entrer en grève pour faire aboutir nos revendications socioprofessionnelles, surtout celles en suspens depuis 2008. Il s’agit, particulièrement, des personnels de laboratoire dont les revendications n’ont jamais été prises en charge dans les discussions qui ont abouti à l’adoption du décret exécutif n°12-240 modifiant et complétant le décret exécutif n°315-08. L’espoir, qui a prévalu un moment chez cette catégorie régie par les dispositions d’un même statut, a vite disparu à cause du travail fractionnel des syndicats qui ont monnayé les droits de cette catégorie. Les syndicats ont négocié sans qu’on soit associé pour arracher des avantages personnels, comme les classements, les promotions ou même la création de postes fictifs. Le ministère accapare des postes qui reviennent de droit aux administrateurs exclus par exemple des promotions. Ces postes sont occupés par des gens du corps enseignant alors que des textes énumèrent clairement (mars 1995) la liste des postes pouvant bénéficier de détachements dans les services déconcentrés du ministère de l’Education. L’objectif inavoué du ministère est de vider les établissements scolaires des directeurs et de leurs enseignants qui doivent se consacrer à leur tâche pédagogique. Les personnes détachées sont remplacées dans leurs postes d’origine par des contractuels, qui à terme exigent leur titularisation. Ces opérations qui concernent au moins 200 employés détachés par la direction épuisent le Trésor public et vident les établissements scolaires. Vous représentez le tiers du corps total du secteur, soit 200 000 agents. Les salaires de ce corps restent insignifiants, pourquoi une telle situation ? Les travailleurs du secteur de l’éducation, ce sont 650 000 postes, dont 200 000 des corps communs et 130 000 OP (ouvriers professionnels). Le tiers des travailleurs de l’Education vivent dans la misère, l’exclusion, le servage. Le ministère de l’Education et la Fonction publique foulent aux pieds la dignité des travailleurs au vu et au su du Premier ministre à qui on a adressé des courriers pour l’alerter sur les difficultés que vit cette catégorie à cause d’une grille des salaires désavantageuse. Notre ministère a répondu aux revendications d’une catégorie et a négligé la nôtre. La tutelle nous sacrifie sans se soucier de nos familles, frappées de plein fouet par la cherté de la vie. En plus, il y a ces 70 000 contractuels dont n’ont jamais tenu compte les gouvernements successifs. On nous dit toujours que le blocage se situe à la Fonction publique, mais cette dernière nous explique que des solutions peuvent être trouvées si la ministre agit. Quelles sont les propositions faites à votre tutelle et à la Fonction publique ? Nous réitérons les mêmes revendications : révision des statuts des corps communs, modification des critères de classement et de promotion de toutes les catégories, particulièrement des ouvriers professionnels, intégration des corps communs dans le corps de l’Education suivant le décret 09-315, révision du statut général de la Fonction publique, notamment ses articles 19 et 22, généralisation de la prime du Sud, à l’instar de la prime du logement (2000 DA), généralisation de la prime de rendement (40% au lieu de 30%), limitation des tâches pour la catégorie des corps communs et des OP, titularisation des gardiens et mise en place d’un texte spécifique. Nous proposons également des primes (documentation, nuisance, etc.). Le SNCCOPEN a dénoncé une «ségrégation» dans la gestion des œuvres sociales. Vous aviez menacé de «sceller» les bureaux de la commission en cas de non-prise en charge de vos revendications… Le dossier des œuvres sociales n’est en réalité qu’une carte pour faire pression sur les syndicalistes. Ce qui est incompréhensible, c’est que 9 syndicats représentant un seul corps fassent main basse sur les commissions nationale et de wilayas des œuvres sociales, alors que les corps communs n’en ont aucune. Nous voulons savoir quelle est notre place parmi tous ces syndicats qui s’offrent le droit de gérer l’argent des travailleurs. Nous avons envoyé des demandes à Mme Benghebrit (2 juillet 2015) pour lui soumettre des propositions. Ces syndicats qui veulent gérer en solo ces œuvres cherchent à acquérir des avantages à travers des marchés douteux concernant plusieurs opérations (hadj, achat des véhicules, etc.).
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