L’information concernant le rationnement dans la distribution de l’eau potable a fait le tour des chaumières durant le week-end à Tizi Ouzou. Même si le barrage de Taksebt a atteint un niveau de remplissage en dessous de 47%, les responsables de la distribution de l’eau n’ont pas encore décidé d’opérer des restrictions. Un cadre de l’Algérienne des eaux (ADE), contacté hier soir, s’est interrogé sur l’auteur des affiches placardées à Tizi Ouzou qui annoncent des coupures d’eau. Le même cadre a toutefois avoué que des coupures «légères» se font surtout durant la nuit «pour tenter de préserver ce qui peut l’être». Dans ce sens, le directeur de l’ADE, intervenant sur les ondes de la radio locale, a rassuré la population quant à la disponibilité de l’eau dans les robinets. En tout cas, avec la baisse des réserves du barrage de Taksebt, le recours aux coupures sera inévitable. Surtout que les précipitations ne s’annoncent pas généreuses. D’ores et déjà, le centre de production dudit barrage a revu à la baisse de 15% la quantité d’eau destinée aux wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger. Ramdane Ladaouri, président de la commission hydraulique à l’APW de Tizi Ouzou soulève un autre problème. «Le rationnement de l’eau sera inévitable surtout si rien n’est fait pour l’entretien du réseau. La chaîne qui alimente notamment les communes côtières, comme Tigzirt, Iflissen et Azeffoun, et celle qui relie Tizi Rached, Azazga et Yakouren via Fréha seront les plus touchées», dit-il. Il a précisé que 64% de la quantité d’eau produite à partir du barrage Taksebt s’évapore dans la nature, et ce, en raison des fuites dans les canalisations. Cette énorme déperdition de ce liquide précieux est une facture importante pour les services de l’ADE. «Nous avons une densité importante du réseau de distribution et d’adduction de 6000 kilomètres et 800 stations de refoulement. La grande difficulté réside dans l’entretien de ce réseau. L’ADE, qui fait de son mieux, n’a pas les moyens pour y faire face», a-t-il indiqué. Pour lui, «l’ADE n’a même pas les moyens de recruter des surveillants de réseau. Nous avons alerté le ministre de tutelle, en vain. Ce sont parfois les ouvriers des APC qui assurent ce travail», ajoute M. Ladaouri. «Il faut que l’Etat mette les moyens pour l’eau surtout lorsque l’on sait que les terrains de la région sont accidentés. Donc, le réseau d’alimentation nécessite plus de stations de refoulement qu’ailleurs», dit-il. Le même élu préconise l’organisation de campagnes de sensibilisation contre le gaspillage de l’eau et doter l’ADE de plus de moyens pour assurer le suivi permanent du réseau. «L’ADE n’a même pas suffisamment de personnel pour assurer le recouvrement des créances chez les consommateurs. D’ailleurs, les factures impayées des établissements publics seulement s’élèvent à plus de 14 milliards de centimes dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’APW a souvent manifesté son désir d’aider l’ADE, notamment pour l’achat de matériel, malheureusement, elle bute toujours sur des blocages. Et pour cause, la (la direction de la réglementation locale (DAL) a toujours refusé une initiative dans ce sens tout en rétorquant que la réglementation ne permet pas à l’APW d’aider un EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial)», souligne le même membre de l’Assemblée populaire de wilaya. Par ailleurs, notons que la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de projets de barrage à Souk Tlata, dans la commune de Tadmaït, qui est en cours de réalisation, et un autre à Sidi Khelifa, dans la daïra d’Azeffoun, dont l’appel d’offres a été retiré en raison des mesures de restrictions budgétaires prônées par l’Etat depuis la chute des prix du pétrole.
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