mercredi 23 mars 2016

Abderrezak Makri : «Le pouvoir est responsable du chaos»

L’opposition ne poussera jamais la population à sortir dans la rue et ne se donnera pas en spectacle à travers un affrontement avec les forces de l’ordre. Nous ferons une démonstration de force lorsque l’Etat autorisera les marches à Alger.» Cette réplique est de Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Lors d’une conférence de presse animée hier au siège du parti, le leader du MSP n’a pas voulu s’étaler sur le rassemblement que comptent organiser les partis au pouvoir, à leur tête le FLN, le même jour de la tenue de la conférence de l’opposition. Pour lui, l’opposition fait peur au pouvoir, d’où cette agitation. «Notre initiative a pour but de débattre des problèmes auxquels est confronté notre pays et d’enrichir notre feuille de route portant sur le projet de transition démocratique. Nous avons les moyens de remplir des salles», a tranché Makri. Dans son discours, le chef de file du MSP a longuement évoqué le retour au pays de l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil. Ce retour est qualifié, par Makri, d’acte de provocation et «un signe de décomposition et d’immoralité du système politique en place», en arguant que cette annonce «porte un coup fatal à la justice algérienne et à sa crédibilité qui est déjà remise en cause». «C’est la justice qui l’a inculpé pour motif de ‘trahison’ et pour ‘constitution d’association de malfaiteurs transnationale’ et c’est cette même justice qui le blanchit aujourd’hui !» s’indigne Makri. C’est une preuve, selon lui, que sous le règne du président Bouteflika, la justice algérienne n’a jamais été indépendante et de surcroît elle est sous le contrôle d’un cercle occulte. «Sous l’ère Bouteflika, la justice fait dans les deux poids deux mesures, dès lors qu’elle inculpe et disculpe un ministre sur lequel pesaient de lourds soupçons», accuse Makri qui en veut surtout à une partie de la presse qui «après s’être acharnée sur Khelil en fait aujourd’hui un homme intègre et surtout un héros national». L’ex-ministre de l’Energie est, aux yeux du MSP, coupable de négligence et de complicité, d’autant plus que les grands scandales de corruption se sont produits durant la période où il était à la tête du secteur de l’énergie. Le leader du MSP reconnaît, en outre, l’existence d’une lutte de clans au sommet de l’Etat, où le sort d’un responsable demeure tributaire d’un renversement des équilibres à l’intérieur des institutions officielles. A propos de la situation sécuritaire, le conférencier affirme que son parti «restera mobilisé aux côtés de l’ANP et des corps de sécurité pour faire face à toutes les menaces qui guettent notre pays». Il appelle au renforcement d’un «front interne», tout en endossant au pouvoir l’entière responsabilité de sa fragilité et du chaos que connaît le pays  

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