mercredi 23 mars 2016

«Le départ des étrangers n’affectera pas la production»

Une vingtaine de contractants étrangers, dont une dizaine travaillant exclusivement pour BP et Statoil, devraient quitter le site gazier de Kherchba suite à l’attaque terroriste contre le site, situé près d’In Salah. Selon des échos qui nous sont parvenus de ce site, les cadres et techniciens étrangers n’ont pu quitter le site, lundi, en raison d’une tempête de sable, mais devraient le faire incessamment, dès que les conditions météo le permettront. «Ce départ programmé n’affectera cependant pas la bonne marche des installations», nous a précisé notre interlocuteur, un technicien algérien ayant déjà vécu la tragédie de Tiguentourine et participé à la relance des installations du site. Contacté par téléphone, notre interlocuteur — qui préfère garder l’anonymat — affirme que la bonne marche des installations et la poursuite de l’activité ne seront pas remises en cause, «car pour certains postes, comme ceux de business manager et feed manager, il existe une formule de travail en vis-à-vis, soit un étranger pour un Algérien — selon les termes de la joint-venture signée par l’association Sonatrach-Statoil-Bp —, ce qui ne devrait pas poser problème pour la poursuite de l’activité». Notre interlocuteur signale cependant que pour «le forage non encore achevé de certains puits, pris en charge exclusivement par BP, il pourrait y avoir un problème en revanche, du fait que ‘‘l’algérianisation’’ de certains postes n’a pas eu lieu». Pour le technicien, le problème s’est déjà posé après l’attaque de Tiguentourine, ce qui a nécessité beaucoup de temps pour la prise en charge des forages alors en cours. «Les leçons n’ont pas été suffisamment tirées», a-t-il ajouté, «car malgré la tentative de prise en compte par Sonatrach de cet aspect, il n’a pu être réglé à 100% au vu de l’intransigeance», selon lui, du partenaire britannique «qui n’accepte que difficilement la présence de cadres algériens, sous prétexte de leur manque de compétence», alors que, selon notre interlocuteur, «de nombreux contractants étrangers envoyés sur les sites pétroliers en Algérie manquent réellement de compétence». Selon lui, «les cadres et techniciens algériens sont mobilisés pour la poursuite du travail et sont capables de prendre en charge tous les aspects de l’activité sur le site». Pour ce qui est des conditions de sécurité, notre source affirme qu’«elles ont été nettement renforcées en moyens et en effectifs mis au service de la protection du site par l’ANP». Le technicien affirme que l’activité du site a redémarré moins de 24 heures après l’attaque à la roquette. Après l’inspection du site par les autorités et une forte délégation de Sonatrach, ayant fait le déplacement sur le site juste après l’attaque, les installations arrêtées pour raisons de sécurité ont fonctionné de nouveau une fois que toutes les procédures techniques aient été respectées sous la direction du partenaire BP. Par ailleurs, dans un communiqué parvenu à la rédaction, la direction générale de Sonatrach affirme que son personnel «continuera à assurer la production et l’exploitation des installations selon les procédures en vigueur sur le site. Parallèlement, la même décision a été prise pour redémarrer des installations de traitement de gaz situées à In Amenas, qui étaient en révision programmée». Sonatrach rappelle que «la production a été suspendue momentanément, conformément à la procédure d’urgence pour mettre l’usine à l’arrêt et en décompression de façon à éviter tout risque» et assure qu’après avoir constaté que les conditions sécuritaires et techniques étaient réunies et assurées, le groupe «a pris la décision de rouvrir les puits et remettre l’usine en exploitation le jour de l’incident, à minuit. Cette reprise, qui s’est effectuée d’une manière graduelle par le personnel de Sonatrach, a permis d’atteindre les niveaux de production ciblés». Selon le communiqué, la production est actuellement de 19,5 millions de mètres cubes par jour sur Kherchba et plus de 13,5 millions à Tiguentourine pour atteindre 15 millions de mètres cubes/jour. Pour rappel, le projet In Salah est constitué de sept champs qui sont conjointement exploités par Sonatrach, BP et Statoil, dont quatre sont déjà en production.  

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