mercredi 2 mars 2016

Ramtane Lamamra loue la théorie et élude les pratiques

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, fait l’éloge de la nouvelle Constitution et présente une législation algérienne «respectueuse des droits de l’homme et des libertés». S’exprimant, hier, devant les participants à la 31e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDH), Ramtane Lamamra est revenu longuement, selon le compte rendu de l’APS, sur les différentes dispositions de la nouvelle Loi fondamentale du pays qui n’est pas encore promulguée. «La Constitution amendée apporte des réponses, à travers des choix clairs, en faveur de la préservation de la paix, de la promotion de la justice sociale et des valeurs démocratiques, du respect des principes universels des droits de l’homme, la réduction de la pauvreté et des inégalités ainsi que la mise en place d’une économie compétitive et respectueuse de l’environnement», a-t-il déclaré. «La nouvelle Constitution permet un renforcement de l’Etat de droit, un approfondissement de la démocratie participative ainsi qu’une consolidation des libertés démocratiques», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Ce résultat s’illustre à travers des avancées dans les domaines sensibles de l’information, des associations, de la représentation des femmes dans les instances élues, du régime électoral et de la gestion des collectivités locales.» Le dispositif législatif renforçant les droits de l’homme et les libertés démocratiques s’est, dit-il, enrichi en particulier par «l’adoption d’une loi-cadre sur l’enfance, d’une loi criminalisant la violence faite aux femmes et d’amendements de substance du code de procédure pénale, baromètre du respect des libertés individuelles, renforçant notamment les droits du justiciable ainsi que la dépénalisation de l’acte de gestion». Le chef de la diplomatie algérienne évoque aussi «les droits de l’opposition parlementaire», «la gouvernance nationale démocratique et inclusive» et «des prérogatives additionnelles au Parlement»… En fait, M. Lamamra n’a pas lésiné sur les qualificatifs pour louer les avancées théoriques de la nouvelle Constitution. Mais il élude les pratiques anticonstitutionnelles que dénoncent quotidiennement les acteurs politiques et associatifs, dont l’interdiction arbitraire de la création de partis politiques, le harcèlement des militants associatifs et la violation des libertés.    

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