Après près de dix ans de baisse, la production nationale d’hydrocarbures devrait repartir à la hausse dès l’année en cours, a affirmé hier le président-directeur général de Sonatrach, Amine Mazouzi, en marge d’une visite à Ghardaïa. En 2016, a ainsi annoncé le premier responsable de la compagnie pétrolière nationale, cité par l’APS, «il y aura une hausse assez importante de production d’hydrocarbures et elle s’est déjà faite ressentir avec les résultats obtenus à fin février, où les objectifs de production ont été atteints à 100%». Selon le même responsable, vers la fin 2016, les projections actuelles de reprise de la production vont certainement être dépassées, pour marquer enfin une rupture avec près d’une décennie de régression. Dans une large mesure, explique le PDG de Sonatrach, cette importante reprise de la production est liée à des investissements qui ont permis d’optimiser les ressources en pétrole et gaz des puits en exploitation, tout en réduisant les coûts de ces investissements. «Nous avons donc pu réussir le défi d’optimiser la production à moindre coût», s’est-il ainsi félicité. Longtemps escamoté, sous l’ère du pétrole cher, l’enjeu du déclin de la production nationale d’hydrocarbures a pris une ampleur particulière depuis le retournement de la conjoncture pétrolière à partir de juin 2014. Depuis, faut-il le rappeler, les cours du pétrole ont baissé de 70% et les recettes du pays ont ainsi été divisées par deux en l’espace d’à peine une année et demie. Outre l’effet de dévalorisation, née de la chute des cours mondiaux du brut, la forte contraction des recettes d’hydrocarbures est due, comme le signalent souvent les rapports périodiques de la Banque d’Algérie (BA), à la baisse constante des quantités de pétrole et de gaz exportées durant ces dernières années. Dans sa dernière note de conjoncture, publiée au tout début de l’année, la BA révèle ainsi que pour la seule période allant de janvier à septembre 2015, les quantités d’hydrocarbures exportées ont chuté de 3,09%, contre une baisse de 4,57% au cours du premier semestre de la même année. Du côté du secteur de l’énergie, les données disponibles pour la même période font état d’une baisse de 7% de l’effort de forage, tandis que la production commerciale d’énergie primaire a baissé, elle, de 1,9% pour atteindre 112 millions de tep à septembre dernier. Globalement, analyse l’expert en énergie Ali Kefaifi, «la production de pétrole est passée de 0,67 million de barils par jour (mbj) en 1985, soit le niveau de 1965, à 0,8 mb/j en 2000, puis a atteint un maximum d’environ 1,35 mbj vers 2007, avant de commencer à décliner depuis, pour atteindre une production de 1,19 mbj en 2014». Selon lui, la non-maîtrise de l’exploitation des puits de Hassi Messaoud se traduit par un taux de récupération assez bas, de l’ordre de 15%, contre 20 à 50% dans le monde, et ce, a-t-il dit, «malgré des ressources en place très élevées».
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