mardi 5 avril 2016

Le monde du sport adhère à l’offshore

De Lionel Messi à Michel Platini en passant par le golfeur Nick Faldo ou un membre de la commission d’éthique de la FIFA, les Panama Papers, gigantesque enquête sur les paradis fiscaux révélée dimanche, font apparaître de nombreux sportifs ou dirigeants du monde du sport. La FIFA bien représentée Déjà secouée depuis un an par un scandale de corruption, la FIFA est très présente dans les millions de documents épluchés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Deux de ses anciens vice-présidents, Michel Platini et l’Uruguayen Eugenio Figueredo, sont ainsi cités. Platini, suspendu six ans de toute activité du monde du football pour un versement suspect de 1,8 million d’euros reçu de Joseph Blatter, l’ancien patron de la Fifa, aurait ainsi eu recours aux services du cabinet Mossack Fonseca en 2007, l’année où il a été désigné président de l’UEFA, pour administrer une société au Panama. Figueredo, inculpé en décembre dernier pour fraude et blanchiment d’argent dans le cadre de l’enquête sur le scandale de la Fifa, apparaît lui en raison de ses liens avec sept sociétés offshore pour lesquelles aurait travaillé l’avocat uruguayen Juan Pedro Damiani, président du grand club du CA Penarol et par ailleurs membre... de la commission d’éthique de la Fifa. Cette commission a d’ailleurs ouvert une enquête préliminaire à ce propos, écrit l’ICIJ. Les documents révélés montrent également que quatre des 16 responsables de la Fifa inculpés aux Etats-Unis ainsi que quatre hommes d’affaires liés à ce dossier ont utilisé des compagnies offshore créées par Mossack Fonseca. Enfin, Jérôme Valcke, ancien secrétaire général de la Fifa, licencié il y a trois mois, est cité également dans les Panama Papers, en tant que propriétaire d’une société basée aux îles Vierges britanniques, qui a apparemment servi pour l’achat d’un yacht enregistré aux îles Caïman. Les footballeurs aussi Les documents révèlent également que de nombreux joueurs de football, agents, dirigeants et même clubs qui ont eu recours à des sociétés offshore, notamment pour y placer des revenus liés aux droits d’image. L’ICIJ évoque «une vingtaine de joueurs de haut niveau, passés ou présents, certains évoluant dans les plus grands clubs de football du monde, parmi lesquels le FC Barcelone, Manchester United et le Real Madrid». La plus grande star du monde du football, Lionel Messi, est aussi citée. L’Argentin, qui doit être jugé avec son père en mai à Barcelone pour une affaire de fraude fiscale, apparaît dans les Panama Papers en tant que copropriétaire avec son père d’une compagnie basée au Panama : Mega Star Enterprises. Ce nom apparaît pour la première fois dans les fichiers de Mossack Fonseca le 13 juin 2013, soit au lendemain du lancement par le pôle financier du parquet de Barcelone d’une procédure pour fraude fiscale à l’encontre du quintuple Ballon d’or. Les documents montrent que le 23 juin 2013, Messi et son père étaient officiellement propriétaires de cette société. D’autres joueurs célèbres comme l’attaquant chilien Ivan Zamorano ou l’Argentin Gabriel Heinze, ex-défenseur du PSG et de l’OM, sont également évoqués, à chaque fois pour des questions de gestion de droits d’image. Heinze avait ainsi créé en 2005 une société basée aux îles Vierges britanniques sur laquelle transitaient des paiements de l’équipementier Puma. C’est sa mère qui en était officiellement propriétaire. Les documents montrent également comment le club espagnol Real Sociedad a payé plusieurs de ses joueurs étrangers, entre 2000 et 2008, via des sociétés offshore installées dans des paradis fiscaux.  

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