samedi 2 avril 2016

Meeting du FLN : Des journalistes agressés

Les meetings organisés par le FLN se transforment souvent en foire d’empoigne. Les victimes sont, cette fois-ci, des journalistes des médias publics et privés, agressés par les éléments du service d’ordre aux abords de la Coupole du 5 Juillet. «Des consœurs s’étaient postées, comme à leur habitude, devant l’entrée officielle de la Coupole pour obtenir une déclaration des responsables du FLN et des ministres. Un groupe de voyous les ont alors tabassées ; l’une a été jeté à terre, et on a cassé le portable d’une autre», raconte Kamel Amarni, journaliste au Soir d’Algérie et secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ), témoin de la scène. Dans une déclaration rendue publique, le SNJ raconte que des journalistes se sont retrouvés face à une sorte de milice composée de voyous qui faisaient office de «service d’ordre» d’origine non identifiée et que ni le parti organisateur ni les services de sécurité présents en nombre sur les lieux n’assument. Selon le SNJ, ces «hordes mystérieuses» font leur apparition à chaque fois qu’il s’agit d’une activité importante du FLN, comme ce fut le cas à l’occasion du dernier congrès du parti, l’été dernier. Le syndicat s’interroge sur l’identité de ce groupe et, surtout, sur l’indifférence des services de sécurité, en uniforme ou en civil, déployés en nombre à l’intérieur et aux abords du complexe olympique. «Si des journalistes, femmes de surcroît, se font agresser durant cette manifestation politique, à quoi sert alors un tel déploiement policier ?» s’interroge Amarni. Le SNJ interpelle «les plus hautes autorités pour prendre les sanctions les plus sévères à l’encontre des agresseurs et de leurs commanditaires et pour que plus jamais ce genre d’individus n’ait affaire en aucune manière et sous aucun prétexte à des journalistes dans l’exercice de leur métier». Contactée, une des victimes de l’agression a préféré ne pas s’exprimer, mais s’est contentée d’affirmer qu’«une enquête est en cours». Aucune réaction n’a émané des services du FLN ou du ministère de la Communication, plus prompt à dénoncer le manque d’éthique des journalistes. L’adoption, dernièrement, de la Constitution, qui devrait protéger, comme le soutiennent ses promoteurs, les journalistes dans l’exercice de leur métier n’a guère changé la situation de la corporation, toujours aussi vulnérable. Des scènes de bagarre ont été signalées à l’intérieur de la Coupole du complexe olympique entre «militants» du FLN. Les cadres du vieux parti avaient trouvé toutes les peines du monde à «calmer» les nombreux participants ramenés par convois entiers de plusieurs wilayas du pays.    

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