mardi 24 avril 2018

Le complexe Sider El Hadjar menacé de blocage

Annoncée par Abdelhakim Maouche, au lendemain de son installation au poste de président-directeur général (PDG) du groupe Imetal, et confirmée par Amouri Nouredine, le secrétaire général du syndicat de l’entreprise de Sider El Hadjar, l’augmentation des salaires des travailleurs a généré un mécontentement général et un malaise indescriptible. En effet, plusieurs dizaines de sidérurgistes issus du dispositif contractuel du travail aidé (CTA), passés en contrat à durée indéterminée (CDI), ont marché, hier, dans l’usine. Déterminés, ils ont tenté de bloquer le HF n°2 en scandant : «L’augmentation salariale pour tout le monde». En tenue de travail, casques sur la tête, ils fulminent à l’unanimité : «Nous sommes des sidérurgistes au même titre que les autres. Cependant, nous avons été exclus de l’augmentation des salaires, décidée par le PDG du groupe Imetal et annoncée par le secrétaire général du syndicat de Sider El Hadjar, auxquels nous demandons de dégager. Nous n’allons pas nous taire et nous protesterons quotidiennement jusqu’à la satisfaction de notre revendication.» Cette même colère est attisée chez les syndicats des filiales du groupe Sider qui, aussi, veulent leur part du gâteau pour contenter un total de 3600 travailleurs. Les premiers à avoir manifesté sont les syndicats des filiales TSS El Hadjar et Somind. Selon un document du syndicat de TSS El Hadjar, adressé à l’employeur et à l’union de wilaya de l’UGT Annaba, une assemblée générale est programmée pour aujourd’hui, dont l’ordre du jour porte sur les augmentations des salaires des employés de la TSS El Hadjar et les négociations avec le futur partenaire émirati. «Contrairement à ceux qui sont désignés par un PV, tel Amouri Noureddine qui ne représente rien, à part sa secte, nous, syndicat de TSS El Hadjar, sommes élus par des milliers de travailleurs. Nous exigeons une augmentation salariale égale à celle annoncée pour ceux de Sider El Hadjar, soit 9000 DA sur deux années. Notre partenaire étranger, qui détient dans la nouvelle société EDS 49%, doit négocier avec le partenaire social de TSS El Hadjar, le seul représentant légitime des travailleurs», lit-on dans le document de ce syndicat. Même son de cloche du côté du partenaire social de Somind, qui a programmé aussi son assemblée générale le 2 mai prochain, pour réclamer cette même augmentation salariale au profit de ses centaines de travailleurs. Aux conséquences incertaines, cette incontrôlable agitation intervient au lendemain de l’annonce d’un projet de partenariat entre des émiratis (49%), Sider El Hadjar (20%) et le groupe Sider (31%), dont l’enveloppe avoisine le 1,16 milliard d’euros. Les menaces des dizaines de travailleurs du CTA et les 2200 des autres filiales risquent de capoter ce projet et faire fuir l’émirati Chibane, qui avait cru aux fausses promesses du sulfureux député FLN de Annaba, Tliba Baha Eddine. «Il tente de duper le partenaire émirati Chibane, en lui faisant croire que tout le complexe de Sider El Hadjar agit sous son contrôle. Ce qui n’est pas le cas. Les agitations des uns et les protestations des autres syndicats en sont la preuve. Les prochains jours, s’il n’y a pas une augmentation de salaire pour tout le monde, nous irons vraisemblablement, vers le blocage de l’accès à l’usine et toute l’activité du complexe sera bloquée. Nous nous adressons aussi à l’ambassadeur des Emirats arabes en Algérie pour l’informer que notre futur partenaire doit négocier avec le syndicat pas avec le député Tliba qui représente, à peine, lui-même.» A suivre…

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