Dans la soirée de samedi, treize bateaux ont pris feu au port de plaisance de Sidi Fredj, à l’ouest d’Alger. L’incendie, qui s’est déclenché vers 22h dans un yacht n’a pas tardé à se propager à trois autres embarcations avant que les flammes ne ravagent les huit autres, accostées l’une près de l’autre. Les plaisanciers présents sur les lieux ont agi immédiatement en l’absence des agents de sécurité et des éléments de la Protection civile. Ces derniers disent n’avoir reçu l’alerte que vers 23h et ont agi aussitôt. D’après le sous-directeur de l’information et des statistiques, le colonel Farouk Achour, 11 engins anti-incendie ont été dépêchés au port dès la réception de l’alerte. «Etant donné que le quai en feu contenait une trentaine d’embarcations, la première étape de notre intervention a été de circonscrire l’incendie afin d’éviter sa propagation aux autres yachts. Ce qui nous a permis d’éviter des dégâts considérables vu l’importance du port et surtout avant que les flammes atteignent la station de carburant qui se trouve à proximité. Toutefois, 13 embarcations dont un voilier ont été complètement calcinés et ont fini par couler. L’extinction du feu n’a pas été facile vu la difficulté d’accès des engins au foyer et la force du vent cette nuit-là. Le feu n’a été maîtrisé que vers 2h», explique-t-il. Après l’extinction du feu, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale et de la police scientifique ont commencé leur travail. Même si aucune cause n’est encore déterminée, aucune piste n’est écartée : l’acte criminel, l’incendie accidentel ou la masse électrique. Cependant, trois personnes ont été auditionnées dans la matinée d’hier ; elles se sont portées volontaires pour déclarer ce qu’elles ont vu la nuit de l’incendie. Aucun détail n’a filtré sur l’avancée de l’enquête. Des normes de sécurité défaillantes En attendant l’aboutissement de l’enquête sur cet incendie qui a ravagé 13 embarcations, dont un voilier datant des années 1970, construit en bois et considéré comme un véritable joyau du port, les plaisanciers n’ont pas caché leur indignation ; ils ont tous pointé du doigt les responsables du port quant aux normes de sécurité. «Depuis l’aménagement de ce port, aucun dispositif de sécurité maritime et portuaire n’a été mis en place, dénonce un plaisancier. C’est une honte pour notre pays d’avoir un port pareil en plein cœur d’Alger dépourvu d’eau et surtout d’extincteurs.» Un ancien responsable de l’association des plaisanciers a déclaré que les extincteurs existent mais sont entreposés dans un hangar, hors de portée des marins. «Pis encore, nous sommes l’unique pays au monde qui condamne le chenal qui sert d’accès à la zone d’abri pour les bateaux en plaçant un portail fermé avec une chaîne et un cadenas, se révolte notre interlocuteur. Nous avons dû briser ce cadenas pour ouvrir cette portière et mettre les yachts sauvés à l’abri du feu. Pourquoi paye-t-on des taxes qui dépassent les 360 000 DA par an si l’on ne dispose pas des normes de sécurité les plus élémentaires ?» Cet incendie, premier du genre dans le port de plaisance de Sidi Fredj, a aussi été l’occasion pour les plaisanciers de relever d’autres problèmes auxquels ils font face au quotidien, notamment l’absence d’assurance tous risques pour les bateaux ainsi que la surcharge du port de Sidi Fredj, qui abrite un nombre de yachts qui dépasse largement ses capacités d’accueil.
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