Au-delà de la question de la crédibilité de cet examen qui se pose et s’impose chaque année, un autre débat s’invite sur l’urgence de la réforme du baccalauréat. Evoquée à maintes reprises, la question de la réforme du baccalauréat, bien que reconnue comme une urgence par les experts et autres intervenants dans le secteur de l’éducation, est noyée dans d’autres débats, justifiant à chaque fois son report. La dernière conférence (juillet 2015) sur la réforme du système éducatif a permis à toute la communauté scolaire de constater les limites et les approximations de ce mode d’évaluation, ce qui nous permet de conclure que les résultats de cet examen ne reflètent pas forcément les capacités ou les lacunes des élèves. Le système d’orientation à l’université, qui se base sur les notes obtenues au bac, est aussi injuste à l’égard des élèves avec les conséquences qui peuvent en découler. Comme rapporté par El Watan, plusieurs syndicats d’enseignants ont d’ailleurs relevé que les efforts des candidats au baccalauréat sont dispersés par la multitude des matières soumises à l’évaluation. Trop de matières secondaires qui nécessitent toutefois beaucoup de préparation compte tenu de leur coefficient élevé perturbent la concentration des élèves dans leur travail de préparation des matières essentielles qui devrait orienter plus tard leurs choix professionnels. Les enseignants affirment même que c’est dans les matières secondaires que les bacheliers obtiennent leurs meilleures notes, et cette remarque est valable pour les élèves des différentes filières, ce qui devrait inciter les services concernés à revoir les critères d’orientation à l’université. Plusieurs propositions ont été formulées par les différents intervenants (experts, enseignants, associations de parents d’élèves) pour la révision de ce mode d’évaluation capital dans le cursus scolaire. Mais, le débat a été à chaque fois ajourné en raison des polémiques créées pour empêcher toute tentative de changement. L’annonce de l’ouverture prochaine d’un débat sur cette question a été brouillée par une polémique créée par les milieux conservateurs hostiles à la démarche de réforme prônée par l’actuelle ministre. Cette polémique a suivi une prétendue décision de suppression de l’épreuve des sciences islamiques du baccalauréat, une information, rappelons-le, erronée et démentie par l’Office national des examens et concours ! Et c’est ainsi qu’aucun calendrier n’a été fixé pour la refonte du bac, qui est pourtant une recommandation principale de la conférence sur l’évaluation de la réforme éducative. Les propositions recueillies par la tutelle concernent, pour certains, l’instauration d’une session de rattrapage pour les candidats recalés. D’autres sont partisans de l’élaboration d’une fiche de synthèse qui prendra en considération les moyennes obtenues durant la terminale et celle du bac. Cette proposition est considérée également comme un moyen de lutte contre l’absentéisme durant l’année scolaire, phénomène qui prend de l’ampleur ces dernières années, notamment avec la prolifération des cours particuliers et devant lequel le ministère semble impuissant. Parmi les autres options envisageables, l’organisation de cet examen en sessions décalées. Certains proposent que les matières secondaires soient programmées à la fin de la deuxième année secondaire et permettre ainsi de prévenir la surcharge du programme de la terminale. «Le débat reste ouvert à ce sujet», a assuré maintes fois la ministre, sans donner de délais précis.
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