Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont aujourd’hui la deuxième cause de mortalité, notamment chez les personnes âgées de plus de 60 ans et la cinquième cause de décès chez les personnes âgées entre 15 et 59 ans à l’échelle mondiale. L’AVC est en train de devenir un problème de santé majeur et les prévisions font ressortir que les décès dus à des AVC devraient doubler d’ici à 2030. Auparavant, cette maladie ne touchait que les personnes dépassant la soixantaine, mais au cours de cette dernière décennie, la courbe s’est inclinée et la maladie s’attaque de plus en plus à des jeunes de moins de 20 ans. Lors d’une rencontre organisée aux Emirats arabes unis, à Dubaï, à l’initiative de la compagnie pharmaceutique allemande Boehringer Ingelheim, des neurologues, des cardiologues et des spécialistes dans le domaine des AVC, issus d’Afrique et du Moyen-Orient, n’ont pas caché leur inquiétude quant à l’évolution rapide de cette maladie. Ils ont énuméré les différentes causes et insisté sur la prévention comme meilleur moyen de se prémunir d’un AVC. Ils ont donné des chiffres effarants sur non seulement le nombre de victimes, mais aussi les séquelles qu’engendre cette maladie et les chamboulements causés dans l’environnement du malade. En Algérie, des études montrent que les AVC font entre 40 000 à 60 000 victimes par an. 20 000 personnes meurent chaque année des suites de cette maladie et 30 000 échappent à la mort mais deviennent handicapées à vie. Toutefois, l’incidence des AVC diffère d’un pays à un autre. En Arabie Saoudite, sur 100 000 habitants, 29,8% sont atteints de cette maladie alors qu’au Bahreïn le taux est plus élevé, puisque sur 100 000 habitants, 57% sont victimes d’un AVC. Tandis qu’aux Emirats arabes unis, l’âge des 50% des victimes de cette maladie ne dépasse pas les 45 ans. Mais quelles sont les raisons qui entraînent un AVC et quels sont les facteurs à l’origine de l’augmentation des risques d’être victime d’un AVC ? Fibrillation auriculaire la 1re cause d’un AVC Pour les cardiologues, la fibrillation auriculaire (les battements de cœur irréguliers) qui affecte le rythme cardiaque est l’une des principales maladies cardiovasculaires pouvant causer des AVC. Cela se manifeste par le sang qui stagne dans les oreillettes, pouvant y former un caillot. Ce dernier risque alors de quitter le cœur et circuler jusqu’au cerveau, obstruant son irrigation et provoquant ainsi un accident cérébral. De la même façon, les caillots sanguins peuvent aussi empêcher la circulation du sang vers d’autres organes. Le type le plus courant des AVC dus à la fibrillation auriculaire est l’accident ischémique cérébral qui débouche souvent sur un handicap considérable, il est potentiellement fatal, étant donné que la fibrillation auriculaire se manifeste généralement en présence de facteurs de risque tels que l’hypertension, le diabète et les maladies cardiaques ischémiques. Le docteur Ihab des Emirats arabes unis a estimé, un avis partagé d’ailleurs par l’ensemble des praticiens présents à cette rencontre, que le facteur temps joue un rôle important lorsqu’il s’agit des AVC. Il faut agir, selon lui, dans l’immédiat c’est-à-dire dès l’apparition des symptômes. Mais comment reconnaître les symptômes d’un AVC ? Le Dr Ihab explique qu’un jeune homme d’à peine trente ans a échappé à un AVC parce qu’il s’était immédiatement rendu à l’hôpital après avoir senti une faiblesse et un engourdissement au niveau du bras gauche. «La perte de la sensibilité de ce membre ou des troubles visuels sont une alerte, un signal qu’il ne faut nullement négliger. Il s’agit là d’une introduction vers un AVC. Certaines personnes pensent que ces douleurs sont passagères et ne jugent pas utile d’aller consulter un médecin. Ce qui est faux, parce que la récidive leur sera fatale», note ce cardiologue. Le plan d’action de Boehringer Ingelheim A ce propos, les responsables de l’entreprise Boehringer Ingelheim — ayant des représentations dans plusieurs pays, y compris en Algérie — ont mis l’accent sur le traitement médical immédiat dans la prise en charge des victimes des AVC. Ils ont mis sur pied un protocole de traitement efficace. Il s’agit d’un programme d’alerte AVC intitulé «Chaque minute compte, vers un AVC». Cette initiative, selon Karim El Alaoui, directeur général chez Boehring Ingelheim, permettra de créer au moins une unité spécialisée (unité neurovasculaire) dans chacun des pays pour soigner les victimes d’un AVC. «D’ici fin 2016, 17 unités neurovasculaires seront créées dans la région MENA, l’opération sera étendue par la suite à l’Afrique. La première unité certifiée dans la région et hors Europe a été inaugurée à Dubaï», a souligné M. Aaloui. L’objectif visé à travers une telle action est, dit-il, de réduire au plus vite le délai de prise en charge, qui est l’intervalle entre l’heure d’arrivée d’un patient au centre hospitalier et le moment de sa prise en charge médicale par un médecin. Le but est aussi de soutenir la mise en place d’une unité dans les hôpitaux permettant ainsi une meilleure prise en charge du patient ainsi que des résultats positifs.
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