vendredi 27 mai 2016

Polémique de la semaine : Le salut d’Aït Menguellet et Idir à Sellal

Lundi, une rencontre de l’Office national des droits d’auteur (ONDA) autour du piratage des œuvres d’art a été organisée à Alger. Y ont participé, sans aucune surprise, des artistes dont Lounis Aït Menguellet, Idir, Yasmina, Takfarinas, Rabah Dariassa… Au total, ils étaient 300 à avoir assisté à cette rencontre. Abdelmalek Sellal, présent pour le discours inaugural, a serré la main aux deux chanteurs kabyles. Par malheur ou exprès, les caméras de la télé étaient braqués sur eux. Des images qui ont fait «polémique». On les accuse d’être des «traîtres». Sur les réseaux sociaux, c’est le buzz depuis lundi passé. Sur le site officiel du chanteur Aït Menguellet, la réponse : «Quand on veut informer, il faut avoir le courage de dire la vérité. La désinformation est un acte de lâcheté. Si une personne qui se bat pour ses droits dans notre pays est considérée comme ‘‘traître’’, cela veut dire que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge !» Dans les commentaires des internautes, dont la majorité était contre cette attaque indigne des deux grandes figures de la chanson kabyle, on retrouve celui de Chafaa Bouaiche, chef du groupe parlementaire qui exprime : «Non, Aït Menguellet et Idir ne sont pas au service de Sellal ou du gouvernement. Ce sont des artistes. Ils existent par eux-mêmes, par leur art. Ils étaient là pour défendre les droits d’auteur et ils se font insulter par ceux qui défendent le droit d’être menteur.» «Ceux qui les insultent n’ont probablement rien compris. Ces artistes n’ont pas commis de crime, ils sont artistes et libres de leurs faits et gestes. Dicter à un artiste ce qu’il doit ou ne doit pas faire est grave, c’est une atteinte à sa liberté», commentent d’autres. Dicton berbère repris dans les réseaux sociaux : «Quand tu craches au ciel, ça retombe sur ton propre visage». Une manière de dire, selon Arezki Iberiziene, journaliste, que toute cette polémique «relève de l’ingratitude. Insulter ces grandes figures de la chanson amazighe, c’est s’insulter soi-même».

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