Abdelmadjid Tebboune continue de donner de l’espoir aux souscripteurs au programme location-vente dit AADL (Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement). Il a annoncé, jeudi, que 11 600 souscripteurs au programme de location-vente recevront, lundi prochain, les clefs de leurs appartements. Parmi ces 11 600 citoyens, 8000 se trouvent dans la capitale. Lundi prochain, à une semaine du début de Ramadhan, le ministère de l’Habitat va donc organiser une cérémonie, qui sera bien sûr diffusée par la télévision, pour donner de l’espoir aux dizaines de milliers de souscripteurs AADL. Car, en réalité, s’il organise cette cérémonie, c’est que le gouvernement veut à tout prix masquer les énormes retards qu’enregistrent tous les projets de logements publics. Selon des témoignages, les 11 600 souscripteurs qui auront leurs clefs lundi prochain ont été convoqués, en urgence, la semaine dernière pour payer la 4e tranche, qui leur donne le droit d’accéder à leur logement chacun. Et le nombre de souscripteurs concernés n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de promesses non tenues. Sur les 80 000 logements AADL qui sont destinés aux souscripteurs, seuls 11 600 auront leurs clefs avant le mois de Ramadhan. La majorité des citoyens qui attendent depuis 14 ans patienteront encore durant une période indéterminée. «Nous n’avons même pas payé la troisième tranche qui nous permettra d’obtenir nos préaffectations. Et nous ne voyons toujours pas le bout du tunnel», s’indigne un citoyen qui attend son logement depuis 2002. Selon de nombreux souscripteurs, la majeure partie des sites qui sont affectés aux retardataires du programme 2001 et 2002 ne sont toujours pas achevés. Beaucoup doutent de la possibilité du ministère de l’Habitat à tenir son engagement de loger tous les postulants à cette formule avant la fin de l’année en cours. C’est le cas de ces citoyens, qui sont affectés au site de Bouinan, à Blida. Ils se sont récemment déplacés jusqu’à la rédaction pour nous informer que le taux d’avancement des travaux ne permettra jamais une livraison d’ici 6 mois. Alors que les souscripteurs de 2001 et 2002 ne voient toujours pas la fin de leur calvaire, ceux de 2013 commencent à perdre espoir. Un sentiment de désespoir qui peut être expliqué par l’absence de tout calendrier et surtout par une avancée extrêmement lente des chantiers. La preuve en est que plus de 3 ans après la relance de cette formule et que des dizaines de milliers de citoyens ont payé une première tranche, beaucoup de chantiers ne sont même pas entamés. Et les chiffres donnés récemment par le ministère de l’Habitat sont une illustration parfaite de ce retard : seuls 185 000 logements ont été lancés sur un total de 450 000 dossiers retenus (certains vont certainement sauter). Et lorsque l’on connaît le rythme de l’avancée des chantiers de construction dans le pays, on comprend aisément que l’œuvre du ministère de l’Habitat n’est pas chose aisée. Ce dossier AADL, comme un boomerang, risque de revenir à la face du gouvernement. Ce qui n’est pas une première. Des milliers de citoyens ayant payé des logements (notamment la filière LSP) ne voient rien venir. Les chantiers n’avancent pratiquement pas depuis une dizaine d’années. Et cet exemple n’est pas isolé.
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