Par le placement du groupe El Khabar sur le marché de cotation, le PDG de Cevital dit vouloir donner un gage quant à sa volonté de contribuer au développement économique du pays, loin de nourrir une quelconque «ambition politique» qu’on lui prête. Le PDG de Cevital, Issad Rebrab, a annoncé l’arrivée en Bourse du groupe El Khabar. Il s’agit plus précisément de placer la majorité du capital du groupe de presse El Khabar en Bourse. Sur un plateau de France 24, Issad Rebrab était plus explicite : «Je vends la majeure partie des actions d’El Khabar au public et si l’opération boursière pour ce groupe se passe bien, nous sommes même prêts à mettre à la Bourse d’Alger celles de la Saeac, c’est-à-dire du journal Liberté.» C’est une première. «L’opération se fera en fonction de la réglementation de la Bourse d’Alger», assure une source autorisée de Cevital qui a bien voulu répondre à certaines de nos questions liées à l’introduction du groupe de presse El Khabar en Bourse. Un placement qui peut garantir la préservation et la pérennité des emplois, selon la même source. Mais pas seulement. Par la même, le groupe Cevital, nouveau propriétaire d’El Khabar, «est soucieux de protéger la ligne éditoriale d’El Khabar et garder son autonomie en le mettant économiquement à l’abri», souligne-t-on à Cevital. C’est donc clair, net et précis, le placement du groupe de presse à la Bourse d’Alger vise un rendement plutôt immatériel. La Bourse, c’est d’abord un gage de transparence. Ensuite, El Khabar en Bourse, c’est la garantie d’un meilleur avenir, si l’on se réfère aux explications qui nous ont été fournies par des responsables au groupe Cevital. Les mêmes sources garantissent que le groupe de presse El Khabar «remplit toutes les conditions pour son introduction à la Bourse d’Alger». Maintenant que cette option est choisie, le groupe Cevital veillera à ce que la cotation d’El Khabar à la Bourse soit concrétisée. Côté Bourse, cette annonce n’a quasiment pas suscité de réaction auprès de ses responsables, pourtant habituellement assez bavards sur de telles annonces. «Je ne peux pas me prononcer car, officiellement, nous n’avons encore rien à notre niveau», réplique le directeur général de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, contacté par El Watan. «Si une société compte s’introduire en Bourse, elle doit avant tout obéir à des règles en amont, dont certaines sont matérialisées par des états financiers et juridiques, ou des actes annoncés publiquement et d’autres qui ne sont pas matérielles mais qui contribuent d’une façon active dans le bon déroulement du processus d’introduction», nous explique Souhil Meddah, analyste financier et promoteur en Bourse. Pour le cas du groupe El Khabar, plusieurs points restent à soulever, à en croire Souhil Meddah, «dont certains sont d’ordre juridique et d’autres concernent l’effet d’intéressement pour ce type de projets». En somme, la situation juridique des entités du groupe El Khabar, l’environnement dans lequel évolue l’entreprise et, plus globalement, le secteur des médias… sont autant de points qui déterminent l’éligibilité de l’entreprise à une cotation à la Bourse d’Alger, d’après notre interlocuteur. «Concernant les actifs détenus par le groupe El Khabar dans les autres activités, telles que l’impression par exemple, l’effet de jouissance pour les nouveaux investisseurs sera limité par les droits aux dividendes et aux votes. Par contre, les actifs du groupe resteront propriété de leur détenteur historique, et tous les bénéfices y afférents seront capitalisés aux investisseurs via des opérations de consolidation», précise Souhil Meddah. Par le placement du groupe El Khabar sur le marché de cotation, le PDG de Cevital dit vouloir donner un gage quant à sa volonté de contribuer au développement économique du pays, loin de nourrir une quelconque «ambition politique» qu’on lui prête. L’affaire dite El Khabar, qui fait boule de neige depuis que le ministre de la Communication a décidé de bloquer la transaction commerciale, sera jugée le 8 juin prochain.
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