La décision du gouvernement d’assainir le secteur audiovisuel fait réagir l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Celle-ci se dit inquiète et dénonce «le chèque en blanc» accordé au ministre de la Communication pour gérer cette question avant l’installation de l’autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). «Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de ce blanc-seing donné à l’Exécutif pour l’octroi des licences et appelle à la mise en place rapide d’une autorité de régulation de l’audiovisuel indépendante, selon le code de l’information algérien de 2012», lit-on dans un communiqué de l’ONG rendu public jeudi dernier. RSF réagit aux déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait dénoncé lundi dernier «l’anarchie qui règne dans le secteur» en exprimant le souci de «remédier aux dépassements des lignes rouges» par certains médias, qui ont, selon lui, porté atteinte aux «valeurs et aux principes de la société algérienne» et aux «fondements de la nation». Le Premier ministre a chargé, dans ce sens, la communication de mettre en place des agréments des chaînes privées sur la base d’un cahier des charges fixant les droits et obligations de ces chaînes. «Cette démarche du gouvernement algérien est préoccupante puisqu’elle donne à l’Exécutif tout pouvoir pour octroyer ou non des licences aux chaînes», explique Yasmine Kacha, responsable du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières, citée dans ce communiqué. Selon elle, il serait plus judicieux, dans un premier temps, de donner sa pleine dimension à l’autorité indépendante chargée, selon l’article 55 de la loi de 2014 sur l’audiovisuel, d’instruire les demandes de création de services de communication audiovisuels. «Bien que cette instance ne soit pas chargée d’attribuer les agréments, elle constituerait jusqu’à un certain degré une garantie pour une presse libre et indépendante du pouvoir politique», lit-on dans le même communiqué. RSF rappelle, dans la foulée, la fermeture, en 2014 et 2015, des deux chaînes Al Atlas TV et El Watan TV, qui ont fait, selon l’ONG, «les frais de leurs choix éditoriaux».
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