Le ministre de l’Energie souligne que la Russie accepte d’aller dans le sens d’une éventuelle décision consensuelle de l’Opep en faveur d’un plafond de la production. La Russie est d’accord, selon Noureddine Boutarfa, pour rejoindre un éventuel accord de gel de la production de pétrole lors de la réunion informelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui se tiendra à Alger le 28 septembre. Le ministre de l’Energie souligne que la Russie accepte d’aller dans le sens d’une éventuelle décision consensuelle de l’Opep en faveur d’un plafond de production dont le seuil sera déterminé à Alger, afin de stabiliser le marché. Dans un entretien accordé à l’APS, M. Boutarfa rappelle qu’«il y a quand même une volonté qui a été affirmée publiquement par la Russie», ajoutant que l’Algérie veut arriver à un consensus sur un gel de la production des pays Opep mais aussi non Opep, comme un premier pas, pour absorber les stocks importants de pétrole et agir sur l’offre afin de stabiliser les prix de brut sur les marchés internationaux au-dessus de 50 dollars le baril. Le ministre avait déjà relevé, la semaine dernière, lors d’un entretien à la Radio nationale, que le défi pour les pays producteurs de pétrole est de parvenir à répartir équitablement cette surabondance de brut entre les membres de l’Opep, pour permettre un relèvement des cours qui oscillent actuellement entre 40 et 50 dollars le baril. M. Boutarfa a ajouté que l’OPEP ne peut, à elle seule, supporter le fardeau d’un gel de la production, en raison du risque de voir les pays non membres en tirer profit. Il signale, par ailleurs, que le gel de la production, s’il se concrétise, prendra entre 6 à 8 mois «pour pouvoir évacuer les stocks en surplus». Par ailleurs, M. Boutarfa met en avant le rôle «conciliateur» de l’Algérie au sein de l’Opep, ce qui devrait permettre, selon lui, de trouver un consensus pour soutenir les prix mondiaux du pétrole. «L’Algérie est un pays conciliateur reconnu pour ses qualités de dialogue et qui a l’avantage d’être en très bonne relation avec l’ensemble des membres de l’Opep. Nous ne sommes en conflit avec aucun de ces pays», observe-t-il. Pour lui, «c’est un facteur supplémentaire qui donne davantage de confiance aux autres pays», rappelant au passage les efforts de l’Algérie pour assurer le succès de cette réunion et rapprocher les avis des pays membres ainsi que de pays producteurs non Opep. Il est à rappeler que dans le cadre de ces efforts, M. Boutarfa s’était rendu notamment au Qatar, en Iran et à Moscou et s’était entretenu avec ses homologues saoudien, russe, iranien et qatari ainsi qu’avec le secrétaire général de l’Opep, sur la situation du marché pétrolier et sur les perspectives de la réunion d’Alger. A ce propos, il relève la convergence de toutes les parties sur la nécessité «d’agir positivement pour remettre de l’ordre» dans le marché, car la situation actuelle «n’est favorable ni à l’économie mondiale, ni aux pays producteurs, ni aux pays consommateurs». Tout en admettant l’existence de divergences d’intérêts au sein de l’Opep et aussi entre des pays membres et non membres de cette organisation, M. Boutarfa affirme, toutefois, que l’Opep, en tant qu’acteur énergétique international, est consciente de sa responsabilité. «Il faut reconnaître que l’Opep est une organisation qui a sa tradition, sa façon de penser, sa façon de prendre ses décisions. Mais l’Opep est consciente de sa responsabilité et ses membres sont aussi conscients de l’importance de la réunion d’Alger», avance-t-il. Malgré les facteurs de divergence entre les membres de l’Opep, M. Boutarfa a réitéré son optimisme quant à une issue favorable de la réunion informelle de l’Opep, prévue mercredi prochain à Alger. Il affirme que la rencontre doit impérativement aboutir à une «solution positive» pour stabiliser le marché. Le ministre de l’Energie précise que l’Algérie va tout faire pour réussir à rapprocher les points de vue. «Nous n’envisageons pas un scénario négatif. Nous devons, dans tous les cas de figure, sortir avec une solution positive. Nous n’allons pas sortir à la fin pour dire que la réunion d’Alger a été un échec», avance M. Boutarfa qui relève que la participation de tous les pays membres de l’Organisation à la réunion d’Alger «est déjà un signe positif». Hier, les prix du pétrole oscillaient faiblement autour de l’équilibre en cours d’échanges européens, les investisseurs attendant la réunion informelle des pays producteurs à Alger avant de se positionner. Vers 15h (heure algérienne), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en novembre se maintenait au-dessus des 47 dollars. Les cours du pétrole, qui avaient clôturé vendredi dernier à 45,77 dollars pour le brent et à 43,03 dollars pour le WTI, ont connu une hausse quasi continue cette semaine alors que les dirigeants des pays producteurs s’évertuaient à affirmer leur volonté de parvenir à un accord pour limiter la production mondiale lors de la réunion d’Alger.
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