La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, dénonce la campagne de dénigrement contre la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit. S’exprimant à l’ouverture, hier à Alger, de la réunion du bureau politique de son parti, elle condamne également le silence officiel face à ce lynchage d’un membre du gouvernement. Qualifiant les auteurs de ces attaques de «partisans des ténèbres», Mme Hanoune réitère le soutien de sa formation à Nouria Benghebrit qui veut, selon elle, bâtir une école algérienne rayonnante. Evoquant la polémique autour des erreurs contenues dans certains manuels scolaires, elle tente de recadrer les opposants de la réforme du système éducatif qui n’ont pas cessé de déverser leur fiel sur la ministre de l’Education depuis sa nomination à ce poste. «Mme Benghebrit n’a pas de relations avec le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie qui, eux, ont des rapports étroits avec Israël. Elle veut mettre en place une école algérienne qui forme des patriotes, une école rayonnante qui enseigne aux élèves les maths et la critique. Elle veut une école qui enseigne l’humanisme et qui forme des citoyens», déclare-t-elle. Mais ce qui dérange le plus le PT, dit-elle, est «le silence assourdissant» face aux attaques en règle contre un membre du gouvernement qui ne fait que mettre en œuvre une politique adoptée en Conseil des ministres. « Ce qui nous inquiète le plus dans cette situation, c’est le silence officiel. Alors que la ministre ne fait qu’appliquer sur le terrain une réforme de l’école décidée par le président de la République, elle ne bénéficie d’aucune solidarité gouvernementale», déplore-t-elle. La première dame du PT se dit, toutefois, convaincue que Mme Benghebrit ne reculera pas, car elle connaît les enjeux de la réforme de l’école et les visées de ceux qui veulent détruire l’école publique. «La ministre est sur la bonne voie. Nous la soutenons et nous défendons l’Algérie du développement et du rayonnement», précise-t-elle, affichant, dans la foulée, son soutien au ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, qui s’attaque publiquement «au diktat de la maffia de l’importation». «Absence de boussole politique et cynisme» Sur cette question, Louisa Hanoune s’interroge sur le silence de la justice et l’absence de solidarité gouvernementale. «Le ministre du Tourisme évoque des dépassements au niveau de Dounia Parc et le ministre du Commerce parle du diktat de la maffia de l’importation qui fait fuir les devises. Il y a une complicité des hauts responsables avec la maffia. Où est la justice ? Où est la solidarité gouvernementale ?» demande-t-elle. Revenant sur la rentrée sociale et politique, la secrétaire générale du PT estime que celle-ci intervient dans une conjoncture caractérisée par une régression générale et sur le plan socioéconomique et sur le plan des libertés. Avant de s’attarder sur le contenu «dangereux» de l’avant-projet de loi de finances 2017, elle revient sur les déclarations de Abdelkader Messahel lors d’un atelier sur «Le rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme». Selon elle, le discours officiel algérien relève du «cynisme», car il ignore la réalité du terrain et les régressions enregistrées durant les deux dernières années. «Ces régressions constituent des terreaux de l’extrémisme», soutient-elle. La situation, enchaîne-t-elle, risque de s’aggraver en 2017 avec l’entrée en application de la nouvelle loi des finances qui imposera davantage d’austérité pour la majorité du peuple. «Cela pourrait engendrer des régressions terrifiantes qui menacent le tissu social d’effilochage», lance-t-elle, en dénonçant l’absence totale de boussole politique. Faute de boussole, dit-elle, le gouvernement prend des décisions à la hussarde sans mesurer leurs conséquences, à l’image de cette volonté d’ouvrir le capital des banques publiques sans respect de la règle des 51/49%.
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