lundi 26 septembre 2016

Les candidats recalés dénoncent un «règlement de compte»

Plus d’une soixantaine de candidats recalés au concours des maîtres de conférence A et de professorat en médecine, qui s’est déroulé en juillet dernier, crient au scandale et dénoncent la partialité de certains jurys. «Ce ne sont plus les compétences scientifiques qui sont aujourd’hui évaluées. Les dossiers des candidats ont été notés de manière subjective et selon les affinités des uns et des autres. Nous sommes victimes d’une vraie injustice. Cela est très grave pour un secteur comme le nôtre. La médecine n’est pas un jeu ou une activité politique pour lesquels on doit plébisciter des personnes. Un candidat hospitalo-universitaire doit être jugé sur ses capacités intellectuelles, scientifiques, professionnelles et le poids de son dossier. Il ne doit pas faire l’objet de procédures ‘‘magouilleuses’’ et de querelles», ont déclaré certains d’entre eux qui se sont présentés à notre rédaction, tout en citant des cas flagrants qui «font objet de règlement de compte». Ce qui a été d’ailleurs souligné lors de l’assemblée générale organisée par le Syndicat national des professeurs chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), tenue le 19 du mois en cours. Des candidats avaient pris la parole et relaté des exemples édifiants. Le cas de la biologie clinique où une candidate et unique en sa spécialité s’est vue recalée pour la deuxième fois et avec une note plus basse que celle qu’elle avait eue il y a deux ans. «Comment peut-on expliquer cela puisque durant ces deux années, jusqu’au dernier concours, la candidate a assuré les activités pédagogiques, scientifiques et de recherche tel qu’exigé par la grille d’évaluation. On ne peut pas donner une note inférieure à celle déjà attribuée à un dossier présenté deux ans avant. C’est flagrant», déplore un professeur membre d’un jury. L’exemple des candidats en chirurgie, toutes spécialités confondues, a suscité également indignation et colère au sein de la corporation. «Nous sommes aujourd’hui livrés à une bataille qui ne dit pas son nom. On ne sait plus à quel saint se vouer. Le jury est évidemment souverain et nous respectons le principe de souveraineté, mais nous, les candidats, nous avons droit à la progression. Face à ces pratiques, nous sommes nombreux à vouloir quitter pour aller soit dans le privé ou simplement partir définitivement de ce secteur. C’est dommage et regrettable pour l’Algérie et les patients algériens. On nous pousse à la porte. Où est la tutelle ?» s’indigne un candidat, qui affirme avoir déjà passé l’examen il y a deux ans et il n’a plus confiance pour le repasser. Le droit au recours, qui n’existe pas pour ces examens de rang magistral, pénalise davantage cette progression de carrière. Les candidats exigent ainsi la mise en place d’une commission multidisciplinaire pour une évaluation des candidats. «Sur l’ensemble des candidats, il y a 20% d’échecs qui ne s’expliquent pas. Pourtant, le nombre de postes ouverts est supérieur au nombre de candidats. C’est une simple injustice qui répond au règlement de compte», a tenu à dénoncer une candidate qui déplore l’absence de rigueur scientifique et d’éthique professionnelle. Les candidats attendent avec beaucoup d’espoir la réponse du ministère de l’Enseignement supérieur pour l’installation de cette commission, comme cela a été proposé lors de l’assemblée générale. «Le jury est effectivement souverain, mais il doit prendre ses responsabilités. Il est important d’instituer le droit au recours et les dossiers qui posent problème doivent être réévalués par une commission multidisciplinaire», avait noté le professeur Brouri, qui n’a pas manqué de relever l’irrégularité quant au tirage au sort des membres du jury : «Il faut intégrer le principe de séance publique ouverte à tous les enseignants concernés qui le souhaiteraient.» Le secrétaire général du SNCHU, le professeur Belhadj, affirme que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a été saisi et le problème a été posé. «Nous attendons toujours une réponse car d’après le ministre, il y a un vide juridique quant à l’installation de cette commission», a-t-il souligné, tout en souhaitant que le ministre use de son droit de légiférer.

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