dimanche 4 septembre 2016

Les mises en garde du RCD

Le RCD dénonce «la soumission de l’appareil judiciaire aux desiderata des chapelles de l’Exécutif». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) fait un constat peu reluisant de la situation politique et socioéconomique du pays. Dans un communiqué sanctionnant la réunion ordinaire de son secrétariat national, ce parti de l’opposition, qui œuvre pour une transition pacifique, met en garde contre la dégradation continue de la situation financière du pays et les coupes budgétaires «érigées par le gouvernement comme seule réponse concrète à cette crise». Le RCD dénonce, en outre, les atteintes à répétition aux libertés individuelles et collectives. Pour le RCD, les mesures envisagées par l’Exécutif pour enclencher une politique de développement créatrice de richesses sont aussi insuffisantes qu’incohérentes. Il affirme que dans les faits, «elles ne sont dictées que par des urgences». Elles ne peuvent constituer, au mieux, qu’un replâtrage de conjoncture, estime le secrétariat national du RND pour lequel la conformité fiscale ou l’emprunt obligataire ne peuvent être des solutions en soi. «Dévaluations» Le RCD considère que l’intégration de l’informel dans la sphère légale, à supposer que la volonté de le faire existe, implique un projet graduel et à long terme qui s’insère dans un nouveau climat économique. «Il en est de même de l’emprunt obligataire avec des risques de dévaluation importants d’autant que les liquidités espérées sont destinées aux dépenses de fonctionnement», poursuit cette formation qui juge le recours à l’endettement extérieur envisagé dans la nouvelle loi des finances, par le biais des entreprises publiques sous l’artifice de financements de projets, est trop risqué en ce sens qu’il peut se transformer en simple endettement. «Demander à des entreprises, fortement déstructurées et vivant d’assainissement à répétition, d’honorer des échéances de court terme qu’elles auraient dans ce cadre contractées auprès d’institutions financières internationales (banques ou autres) est une gageure», soutient cette formation pour laquelle «la garantie de l’Etat risque de rentrer dans le jeu dans la majeure partie des cas». Le RCD estime que «tous ces artifices ne peuvent cacher un environnement économique dominé par la corruption, le captage de la commande publique par les clientèles du régime, les contraintes administratives et une justice aux ordres». Le RCD souligne que l’Algérie vit «tout le contraire d’un climat propice à l’investissement, la prise de risques et la création de richesses». «Les privilégiés» Cette formation de l’opposition ne manque pas d’évoquer les multiples scandales et accusations de détournement de deniers publics restés sans suite. «Les derniers épisodes de cette série en cours nous sont donnés par le traitement réservé par les pouvoirs publics aux accusations graves des sportifs qui ont participé aux Jeux olympiques de Rio et le dépeçage du parc Dounia au profit de privilégiés, en lieu et place d’un site qui devait être aménagé et servir de poumon pour la capitale», souligne ce parti, qui affirme que dans le premier cas, «l’attitude des pouvoirs publics est sidérante tant il fallait soit ouvrir une enquête soit ester en justice les auteurs de ces « accusations infondées». «Dans le second, l’abandon du projet initial et les incessants changements de tutelle ont exacerbé les convoitises et le détournement du parc des Grands vents de sa vocation initiale», précise le RCD, qui met en avant «la soumission de l’appareil judicaire aux desiderata des chapelles de l’Exécutif qui gangrène l’ensemble de la vie publique». «Détention abusive» Pour le RCD, personne ne peut croire que les citoyens sont égaux devant la loi «quand des personnalités éclaboussées par des détournements d’argent public, la corruption, les passes droits ou l’évasion fiscale continuent de siéger dans le gouvernement ou dans les institutions de l’Etat». Ce parti revient sur la détention abusive de l’ex-directeur général de la CNAN, Ali Boumbar, depuis 2012. Comme il dénonce «l’emprisonnement de militants politiques dont des cadres du RCD, Nacereddine Hadjadj et Noureddine Kerrouchi, dans l’affaire de Ghardaïa et les traitements infligés à Slimane Bouhafs et Mohamed Tamalt pour leurs publications sur les réseaux sociaux». Ces actes illustrent de façon caricaturale, affirme le RCD, les limites de l’appareil judiciaire et son incapacité à se hisser comme levier de l’Etat de droit. «Retraite anticipée» Cette formation se soulève contre la politique de remise en cause des acquis sociaux engagée par le gouvernement. «Au lieu d’organiser le dialogue le plus large avec l’ensemble des partenaires sociaux représentatifs du monde du travail et des employeurs pour décider de mesures à prendre pour affronter la nouvelle conjoncture, le gouvernement remet en cause unilatéralement le dispositif de la retraite anticipée et la poursuite des subventions sans ciblage. Le RCD a eu à s’exprimer sur le droit au départ en retraite après l’accomplissement des années légales de travail. Le problème des caisses sociales doit être traité dans la transparence avec l’ensemble des partenaires sociaux avant de le faire aboutir comme projet de loi devant l’APN», exige ce parti, pour lequel «l’escalade dans les atteintes aux libertés individuelles et collectives, y compris par des lois liberticides, ne participe pas d’une démarche qui peut rassembler le peuple algérien pour faire face à une conjoncture économique et sociale difficile et incertaine».

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