Ne leurrez pas le peuple M. Tebboune en reculant, car ce sera la révolte que vous récolterez.» Cette mise en garde est de Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid. Une formation politique qui, a priori, apporte son soutien au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, dans le conflit qui l’oppose depuis quelques jours à Ali Haddad et à son action consistant à vouloir lutter contre la collusion entre l’argent et le politique. Lors d’une conférence de presse animée hier au siège de son parti, Soufiane Djilali a tiré la sonnette d’alarme, il a dressé un tableau noir de la situation qui prévaut dans le pays. «Le pays est au bord du gouffre. Il est en danger et les clignotants sont au rouge. Aujourd’hui, il est impérativement nécessaire de stopper l’hémorragie. Tebboune a ouvert la boîte de Pandore, il en a trop dit pour se rétracter, et si réellement il veut assainir la situation, il a notre soutien», confie Soufiane Djilali, qui pense que si les effets d’annonce des intentions du gouvernement venaient à être concrétisés, les conditions politiques pourraient être réunies pour que les forces du progrès, là où elles se trouvent, contribuent à l’initiation d’un processus de mise en place d’un Etat de droit. «Des actes doivent venir confirmer le discours, au risque de voir la défiance populaire conjuguée aux graves difficultés socioéconomique venir accélérer le délitement du régime, avec le risque grandissant d’entraîner l’Etat dans sa chute. Le gouvernement doit donner des gages de bonne volonté», avertit le conférencier qui croit savoir que l’alerte pour opérer des changements au sein du gouvernement a été «ordonnée» de l’intérieur du régime, et ce, à la suite de la gifle donnée par le peuple au gouvernement le 4 mai dernier. «Ce changement d’équilibre interne s’est traduit par le départ du gouvernement des figures les plus zélées du cercle présidentiel et les plus actifs pour le 4e mandat». En effet, de l’avis du patron de Jil Jadid, le système politique actuel s’est gravement lézardé avec l’abstention massive aux élections législatives du 4 mai. Une partie, selon lui, du pouvoir semble avoir pris conscience que la défiance populaire conjuguée aux graves difficultés socioéconomiques vont accélérer le délitement du régime avec le risque grandissant d’entraîner l’Etat dans sa chute. Soufiane Djilali rappelle à chaque fois que le bateau Algérie n’est pas dirigé par Bouteflika, en arrêt de travail en raison de sa maladie, et accuse un réseau de brigands et la mafia d’avoir pris les commandes du pays, mais avec le consentement du président Bouteflika. «Le pays va mal à cause de la complicité générale de ceux qui sont au pouvoir, que ce soit du temps Sellal et bien après», affirme le conférencier qui s’interroge sur le rôle de la justice. «Les passe-droits, le népotisme et la corruption doivent être combattus par une justice ferme et indépendante de la volonté de certains centres de décision non constitutionnels», espère Soufiane Djilali. S’agissant de la rencontre d’aujourd’hui, le leader de Jil Jadid l’a qualifiée de bipartite et non de tripartite. «La tripartite doit concerner, en plus du duo gouvernement-patronat (l’UGTA s’étant muée en syndicat des patrons), les syndicats autonomes de tous les secteurs», insiste-t-il.
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