Avec le décès de Redha Malek, l’Algérie a perdu une personnalité qui a été de toutes les étapes qui ont marqué l’histoire du pays. Premier fait d’armes, la création de l’Union générale des étudiants musulmans d’Algérie (Ugema), dont il sera l’un des membres fondateur, en compagnie de Abdeslam Belaïd, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mohamed Seddik Benyahia, Aissa Messaoudi, Mohamed Menouar Merrouche et Abdelhamid Mehri. Dix mois après son lancement, les dirigeants invitent leurs camarades, inscrits à l’université d’Alger et ailleurs, à boycotter les cours et les examens. Ainsi, les universitaires algériens, mais aussi les lycéens, rejoignaient sans réticence les maquis pour lutter contre le colonisateur français. De 1957 à 1962, l’ancien chef de gouvernement prendra la tête du journal El Moudjahid, hebdomadaire du Front de libération nationale (FLN), ronéotypé à Alger par le Conseil de coordination et d’exécution, avec pour objectif un travail d´information et de propagande, afin de réveiller la conscience de l´opinion internationale sur les exactions commises par les Français. Et c’est tout naturellement que Redha Malek est désigné porte-parole de la délégation algérienne aux négociations des Accords d’Evian conclus le 19 mars 1962 et qui ont mis fin à la colonisation française en Algérie, en consacrant les principes de l’intangibilité de l’intégrité du territoire de l’Algérie, l’unité de son peuple et son indépendance totale. Lors d’un entretien accordé à l’APS en 2012, l’ancien chef de gouvernement a rappelé que ces Accords avaient une philosophie particulière. «Ces Accords n’étaient pas seulement un moyen de mettre un terme à une guerre extrêmement dure de 7 ans et 8 mois, mais aussi, il s’agissait d’une occasion pour montrer d’une façon éclatante que l’Algérie était devenue adulte et qu’elle ouvrait droit à la souveraineté», a-t-il affirmé. Après l’indépendance, c’est dans le corps diplomatique que l’ancien porte-parole des Accords d’Evian mettra au service de l’Algérie ses talents de diplomate. Tour à tour ambassadeur en ex-Yougoslavie, puis en France en 1965, et en ex- URSS en 1970. En 1977, il quitte la diplomatie pour le ministère de l’Information et de la Culture, un intermède de deux ans avant d’être à nouveau nommé ambassadeur aux Etats-Unis, en 1979. Il sera l’un des principaux négociateurs de la «crise des otages» entre les Etats-Unis et l’Iran, alors que 52 otages américains sont retenus en Iran. A la demande des Etats-Unis et de l’Iran, la diplomatie algérienne est appelée à jouer les intermédiaires entre les deux pays et le 20 janvier 1981, les 52 otages sont libérés après 444 jours de détention. Par la suite, Redha Malek sera nommé, en 1982, ambassadeur en Grande-Bretagne.
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