Acculé par le recul brutal des recettes pétrolières, le gouvernement s’apprête à revoir la politique des suvbventions avec le risque de déstabiliser la fameuse paix sociale. La chute des prix du pétrole, qui reste sous la barre des 50 dollars, relance le débat sur la pertinence des subventions à l’énergie et sur la nécessité d’entreprendre sereinement des réformes avant d’y être contraint par la force des choses. Une démarche que le gouvernement entend suivre selon ce qui ressort de l’ébauche de son plan d’action adopté récemment. Il est à savoir que le montant des subventions à l’énergie représente 50% des subventions publiques qui s’élèvent à environ 28 milliards de dollars pour l’année 2016. Elles absorbent 30% du budget de l’Etat et plus 10% de son PIB. Par ailleurs, selon les chiffres de la Banque mondiale, les subventions énergétiques représentent environ 1200 à 1500 milliards de dinars, soit près de 12 milliards de dollars. De ce fait, pour l’expert en économie d’énergie, Kamel Aït Cherif, «la forte dépendance de l’Algérie à l’égard des recettes pétrolières, qui sont volatiles, imprévisibles et appelées à tarir, complique considérablement les politiques budgétaires nationales». Pour y faire face, l’Algérie doit faire un choix difficile. Il s’agit pour le gouvernement de savoir s’il faut continuer à dépenser plus en subventions à l’énergie pour permettre aux citoyens d’avoir une énergie bon marché, ou diminuer, voire éliminer, les subventions et laisser le marché s’autoréguler. Pour M. Aït Cherif, l’augmentation de la consommation nationale d’énergie en Algérie est beaucoup plus encouragée par les prix bas de l’énergie que par la poussée démographique. Pour lui, l’augmentation des prix de l’énergie est inévitable, mais la question qui reste posée est celle de savoir comment réussir une réforme des subventions qui créent des distorsions sur les marchés, grèvent dangereusement les budgets de l’Etat, poussent à la surconsommation d’énergie, favorisent la contrebande, génèrent des externalités dommageables à l’environnement, et renforcent les inégalités sociales qu’elles sont supposées corriger. L’idée selon laquelle une énergie bon marché n’a que des avantages pour les utilisateurs est ainsi de plus en plus remise en cause, puisqu’une énergie bon marché n’incite pas aux économies d’énergie, ni à la fabrication de produits peu gourmands en énergie. Selon l’expert, il est aussi douteux de dire que l’énergie bon marché soutient le développement économique, de même qu’il a été démontré que l’intensité énergétique augmente avec les subventions à l’énergie.
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