Négligence coupable. Transportée d’urgence par son mari pour accoucher dans plusieurs établissements de la wilaya de Djelfa, une femme et son enfant sont décédés après le refus catégorique de prise en charge des établissements dans lesquels elle s’est présentée. Après la forte émotion suscitée dans l’opinion par cet incident dramatique, le wali de Djelfa a instruit la direction de la santé de la wilaya de suspendre et faire passer en conseil de discipline les responsables de la négligence ayant causé la mort de la femme et de son bébé, rapporte l’APS, qui cite des services de santé. Dans une déclaration à la presse, le wali a insisté, jeudi, sur la nécessité de «prendre des mesures fermes conformément à la loi pour ce genre d’incidents, d’autant qu’il s’agit là de vies humaines», précisant que «les responsables de cette négligence doivent assumer leurs responsabilités». Sur instructions du wali et de la tutelle, la direction de la santé, qui a ouvert une enquête, a suspendu les personnel médical responsable au niveau des trois hôpitaux (Aïn Oussara, Hassi Bahbah et Djelfa), en attendant l’achèvement des enquêtes médicale et pénale. Selon des sources locales, la femme, transportée par son mari, mardi, au service maternité de l’hôpital de Aïn Oussara, a été renvoyée vers un autre établissement pour absence de personnel. La malheureuse femme est alors dirigée vers l’hôpital de Hassi Bahbah. Mais là aussi, énième refus du personnel, on lui suggère d’aller à maternité du chef-lieu de wilaya, Djelfa, distante de plus de 50 km. Arrivée dans ce dernier service, il lui est demandé de retourner à l’hôpital de Aïn Oussara. Mais sur le chemin du retour, le cas de la jeune femme s’est compliqué : elle finit par accoucher dans la voiture d’un bébé mort-né. Entrée dans le coma, elle décède le lendemain. L’enquête pénale ouverte doit mettre au jour les tenants et les aboutissants de ce drame, qui a coûté la vie à cette malheureuse femme et son bébé. Ce qui s’est produit à Djelfa a suscité une vive émotion dans l’opinion. Cet incident dramatique met à nu les dysfonctionnements dans les services de gynécologie à cette période de l’année. Des échos font état d’un déficit important dans ces services : ils fonctionnent avec des équipes réduites. Si des sages-femmes et des gynécologues préfèrent prendre leur congé durant cette période de l’année, une partie du personnel a trouvé la bonne excuse : des congés maladie en cascade. Des représentants des sages-femmes, qui ont maintes fois dénoncé une telle situation, réclament l’intervention de leur tutelle, mais ni le ministère de la Santé ni les directions des hôpitaux ne veulent assumer cette situation en prenant les décisions qui s’imposent pour mettre un terme aux préjudices signalés : une forte mortalité et un personnel dépassé par l’ampleur de la tâche.
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