mercredi 23 août 2017

Branle-bas de combat au sein des partis à Oran

A Oran, les différentes formations politiques se préparent pour les prochaines élections locales prévues à l’automne, en gardant à l’esprit les résultats des législatives de mai dernier, où le Front de libération nationale (FLN) a surclassé tous les partis, en obtenant à Oran 15 sièges sur 18. Un haut taux de participation est prévu par les différents observateurs. Toutefois, certaines Assemblées communales risquent d’être briguées uniquement par le RND et le FLN et des candidats libres, les autres partis se contentant du minimum de présence exigé par la loi. Hamidi Youcef, président du Parti national algérien (PNA) déclare : «Nous allons nous présenter sous la coupe de notre alliance Feth qui nous a tout de même permis d’avoir un siège à l’APN. Nous serons présents dans 35 wilayas, comme stipulé par la loi, à travers les cinq formations politiques qui composent notre alliance. A Oran, il s’agit pour nous d’honorer notre fief, puisque je suis originaire d’El Bahia. Nous gardons les portes ouvertes pour tout le monde et toute personne engagée prête à donner son temps pour servir la cité. Nous gardons bien sûr à l’esprit les résultats des législatives. Mais c’est uniquement sur papier (…) ces résultats. Nous allons procéder de manière stratégique, et nous espérons surtout que l’Autorité de surveillance des élections tienne ses promesses en apportant les corrections annoncées après les législatives. En outre, nous souhaitons que le système des formulaires d’intention de vote soit annulé, car le citoyen est en train de voter deux fois de cette manière. En plus, le vote secret n’est pas respecté. C’est en somme dans cet état d’esprit que nous préparons les élections des membres des APC et APW.» Pour sa part, Chafaa Aguenihanai, coordinateur à Oran du Front des forces socialistes (FFS), estime que les résultats des législatives ne reflètent aucunement la dynamique réelle des élections et rien n’est jamais joué pour les locales. Il déclare : «Nous avons eu des résultats sur papier ou dans la presse, mais il n’en est rien sur le terrain. Cette fois-ci, ça va être différent.» Notre interlocuteur a aussi évoqué la participation du FFS : «Nous sommes en train de préparer ces échéances en espérant qu’il y ait plus d’ouverture côté autorité et médias. Nous serons présents dans quelques communes. Tous les efforts sont déployés pour que nous participions au maximum, mais je pense que nous serons présents dans 70 à 80% des 26 communes de la wilaya d’Oran.» S’agissant de l’ambiance politique générale relative à l’importance des échéances de novembre, le représentant du FFS souhaite «qu’on parvienne rapidement à un consensus national entre toutes les parties». Djelloul Djoudi, cadre au Parti des travailleurs (PT), nous a, quant à lui, déclaré que «c’est le branle-bas de combat» dans son parti en vue d’être présents lors des prochaines élections locales, dans les 26 communes de la wilaya, ainsi qu’à l’APW. Pour rappel, lors de la dernière mandature, le PT était présent dans deux communes et avait 7 élus APW. Djelloul Djoudi nous a expliqué qu’une réunion du bureau politique du PT est prévue dimanche prochain à Alger. «Il s’agira d’une réunion d’évaluation pour arrêter une feuille de route en prévision des locales.» Il souligne par ailleurs que les listes seront équitables entre les hommes et les femmes. De son côté, le député RND Nabil Louhibi, élu à Oran en mai dernier, a assuré que son parti «sera présent dans toutes les communes de la wilaya pour les élections prochaines», tout en insistant sur le travail de proximité qu’il estime «déjà entamé lors des précédentes échéances». Quant au FLN, M. Dinar, ex-mouhafed et actuel membre du comité de central du parti, nous a déclaré que «les commissions de candidature ont commencé aujourd’hui (hier, ndlr)». Il nous a aussi déclaré que le nombre des élus FLN à Oran (APC et APW) s’élève à 132 et le parti a l’intention, lors des prochaines échéances, de renforcer davantage sa position dans la capitale de l’Ouest. Côté observateurs, les avis sont partagés. En effet, pour le Dr Abdelaziz Bentarmoul, professeur en sciences politiques à l’université d’Oran, «les élections locales seront marquées par ce qui se passe actuellement au sommet de l’Etat». Il commente : «Il y aura de l’abstention en novembre car les citoyens sont perdus et à la limite blasés par le jeu politique actuel. Il va sans dire que les deux partis RND et FLN vont renforcer leur présence et que nous aurons droit aux mêmes scénarii habituels.» En revanche, Mohammed Bellil, enseignant-chercheur en sciences politiques et relations internationales, estime que la participation sera plus importante : «Les élections locales ont une touche de proximité et parlent le plus au citoyen qui se sent concerné par les différents discours. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit souvent de relations directes entre les candidats et les citoyens, elles peuvent être amicales ou familiales, ce qui permet de formuler un discours qui parle d’intérêts concrets concernant les préoccupations réelles des citoyens. En somme, c’est un rendez-vous d’une importance extrême car il s’agit de la continuité des programmes de développement aussi. L’enjeu est également l’exercice et la pratique démocratique au niveau local, ce qui renforce les institutions et permet de parachever l’édification de l’Etat moderne que nous souhaitons. Les partis ont donc cette responsabilité.»

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