«L’article 41 de la nouvelle Constitution pourrait être un vrai tournant historique, il l’est pour ce qui est du cœur du métier de journaliste qui doit bannir l’autocensure à présent, mais il ne pourra l’être que si la justice décidait de devenir un vrai contre-pouvoir en Algérie.» La phrase est de maître Nassreddine Lakhdari, avocat et professeur de droit constitutionnel à l’université de Ouargla qui a sûrement gêné l’assistance et à leur tête le ministre de la Communication Hamid Grine, venu spécialement donner le coup d’envoi de la conférence sur les dispositions relatives à la presse contenues dans le projet de révision de la Constitution organisée mardi à Ouargla. Interpellant le ministre lors de l’allocution inaugurale de la conférence, Me Lakhdari s’est dit «choqué de voir que la justice algérienne ne s’autosaisit presque jamais alors que les affaires de corruption font légion et sont données sur un plateau par la presse nationale», laissant pantois l’assistance et la forte délégation accompagnant le ministre. Assistant au premier clap du tournage du feuilleton Taouk Annar, une série télévisée dédiée à la résistance populaire conduite par cheikh Amoud Ibn El Mokhtar – figure emblématique de la lutte nationale dans la région du Tassili qui fit subir de nombreuses défaites à l’armée française dans le sud-est du Sahara algérien, dont une partie importante se déroule aux abords du lac salé de Hassi Benabdallah, à une vingtaine de kilomètres de Ouargla –, Hamid Grine a quand même tenu à souligner que «ce feuilleton dévoile une facette importante de la rébellion anticoloniale des habitants du Sud». Une page pas assez rappelée, affirmera-t-il.
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