La police algérienne aura bientôt son unité d’élite de choc. Selon des sources policières, une première promotion sortira dans quelques jours où elle est actuellement en fin de cycle de formation, dispensée par des experts spécialisés de la gendarmerie et de la police. GOSP (Groupement opérationnel spécial de la police) est l’acronyme, illustré d’une tête de lion, qu’arborera l’uniforme noir de ses éléments encagoulés. Le quartier général de ce nouveau service sera basé à Boumerdès, l’épicentre d’une région où le terrorisme active toujours. Placé sous l’autorité directe du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), «le GOSP est appelé à intervenir dans des situations extrêmes, notamment le terrorisme urbain et le grand banditisme. Des événements de crise où il est nécessaire d’utiliser des techniques et des moyens spécifiques pour neutraliser des individus dangereux, soit par la négociation sinon l’intervention armée, assistée de snipers. Composé de quelques dizaines d’éléments, le GOSP pourrait être déployé rapidement, selon le besoin, sur n’importe quel lieu de crise à travers le pays». Pour former ce groupement spécial, la DGSN a puisé dans les rangs d’autres unités d’élites ayant un background d’expérience dans la lutte antiterroriste. Il s’agit des brigades de recherches et d’investigation (BRI) et de celles mobiles de la police judiciaire (BMPJ). Cette super unité a été créée à l’issue d’une sélection rigoureuse de ses éléments, basée sur l’âge, une excellente condition physique renforcée par une endurance et une forte résistance au stress. Quant à sa formation technique, elle a été confiée à la Gendarmerie nationale qui, faut-il le souligner, dispose d’une longue expérience nationale et internationale dans le domaine. «Le cursus de la formation assurée par la gendarmerie a porté sur les techniques d’investigation, d’infiltration, d’intervention rapide aérienne et terrestre, d’arrestation, de neutralisation et de la protection rapprochée», détaillent les mêmes sources. L’idée de créer cette section d’élite au niveau de la police nationale a germé lors de la dernière visite du DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, en France dans le cadre des échanges d’expériences et de formation. Les compétences du RAID, l’unité d’élite de la police française, l’ont poussé à envisager l’équivalent de cette section au niveau de la Sûreté nationale. Elle a été consolidée lorsque le Groupe d’intervention spéciale (GIS), le bras armé du défunt DRS, a été dissous. «Après la restructuration du DRS, il fallait un équilibre d’intervention au niveau de tous les services de sécurité dans un contexte régional tendu. Le terrorisme urbain demeure une menace réelle contre lequel il faut lutter en permanence. Territorialement compétent, le GOSP vient combler cette brèche», soutiennent d’autres sources au fait des arcanes sécuritaires. La DGSN n’a pas lésiné sur les moyens pour doter sa nouvelle structure en armes et logistique. Imprégné des dernières technologies dans le domaine des équipements de sécurité, dont le général-major Hamel a pris part à son Salon organisé il y a quelques mois en France, le DGSN a doté son élite d’armes légères, lourdes et d’équipements à vision nocturne, dont l’apprentissage est assuré durant la formation. Les déplacements des éléments du GOSP seront assurés, selon la nature de leurs missions, par des hélicoptères type Augusta, des véhicules blindés noirs et d’autres banalisés. Les missions sont aussi importantes que les moyens. Ainsi, l’élite policière spéciale est appelée, dès son entrée en service, à intervenir dans des situations graves, telles que la libération d’otages, les assauts, le démantèlement d’association de malfaiteurs relevant du grand banditisme, les combats urbains et surtout la contribution dans la lutte antiterroriste urbaine. Elle assurera également des missions de renseignement, de filature, d’observation et de prévention des actions malveillantes dans les zones urbaines du pays.
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