jeudi 3 mars 2016

Agriculture : Un investisseur désabusé

Oucif Mustapha, 53 ans, émigré algérien diplômé du centre de formation en élevage de Canappeville (France) est déçu ! Major de sa promo et unique Maghrébin à être diplômé de ce centre depuis sa création en 1946, cet éleveur professionnel en Haute-Normandie n’arrive pas à investir en Algérie, au moment où notre pays encourage «officiellement» l’investissement dans le secteur agricole. Ses nombreuses tentatives pour bénéficier d’une concession, même au Sud, sont vouées à l’échec, et ce, depuis deux ans. «L’Algérie peut devenir un grand pays agricole si on laisse les gens du métier travailler. Le sol est naturellement riche et il peut produire des miracles ! Il y a presque deux ans, j’ai écrit au ministre de l’Agriculture pour lui demander une assistance ou une orientation pour que je puisse concrétiser un ambitieux projet agricole bénéfique pour tout le pays. Le ministre a changé et aucune réponse officielle ne m’est parvenue, à ce jour, de la part de ce ministère», regrette-t-il. Sachant qu’il est difficile d’avoir une concession agricole au nord du pays, vu le manque de foncier, Oucif Mustapha est allé au Sud et aux Hauts-Plateaux pour proposer ses «services», mais là ce ne sont pas les embûches qui manquent. «J’ai laissé tomber mon travail d’agriculteur en France pour venir investir en Algérie, je croyais au discours officiel qui parle de la nécessité de développer l’agriculture, surtout en ces temps de crise. On parle de beaucoup d’avantages accordés aux agriculteurs, mais concrètement, c’est difficile, pour ne pas dire impossible, d’investir dans ce créneau si on n’est pas appuyé d’en haut !» ajoute-t-il avec conviction. Spécialiste notamment en polycultures et production des fourrages, tels que l’ensilage, maïs fourragé et l’enrubannage de foin, il dit que le pays doit développer ce créneau pour permettre de diminuer le coût des concentrés (aliments) qui ont atteint un prix tellement exorbitant que les éleveurs de vaches laitières, entre autres, n’arrivent plus à supporter. Maîtrisant aussi la céréaliculture, il atteste que l’Algérie peut devenir un grand producteur de blé, si l’Etat encourage les vrais agriculteurs. Ses nouvelles techniques proposées «permettent d’avoir un rendement meilleur et à moindre coût». «Je veux contribuer à créer une nouvelle approche, en Algérie, dans l’alimentation des bovins pour la production laitière et l’engraissement. Je veux, aussi, investir dans la céréaliculture, un créneau qu’on peut développer même au Sud afin de minimiser l’importation des céréales. Mais difficile de concrétiser mes ambitions vu le problème d’acquisition de terres cultivables (concessions). Puisque Abdelmalek Sellal ne cesse de vanter les mérites de la politique agricole officielle, je préfère, cette fois-ci, m’adresser à ses services pour qu’ils m’aident à concrétiser cette politique sur le terrain. Mon e-mail est le suivant : oucif.mustapha@gmail.com», lance-t-il, en espérant que son rêve devienne réalité ! 

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