jeudi 24 mars 2016

«La banque d’Algérie a pleinement joué son rôle»

La Banque d’Algérie a pleinement joué son rôle d’autorité monétaire et ne peut en aucun cas endosser les responsabilités qui ne sont pas les siennes. C’est en substance la ligne de défense que le gouverneur de la BA,  Mohamed Laksaci, a choisie dans ses réponses aux critiques des députés. Hier à l’hémicycle de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Laksaci a affirmé que certaines réflexions des parlementaires quant à l’action de l’autorité monétaire dépassent très largement les prérogatives de celle-ci. Et d’égrener par la suite l’ensemble des actions entreprises par la Banque d’Algérie, non seulement pour alerter quant aux vulnérabilités qui menacent les finances publiques et la position financière externe de l’Algérie, mais aussi pour faire face au choc externe lorsque celui-ci est intervenu. Car il faut bien le reconnaître, la Banque centrale n’a eu de cesse d’avertir les pouvoirs publics à ce sujet et a d’ailleurs clairement lancer l’alerte depuis 2012 au moins quant aux risques qui menacent la stabilité économique et financière du pays. Des alertes que nul n’a souhaité entendre en situation d’aisance financière. La crise étant devenue réalité, la BA a pris un ensemble de mesures pour faire face au choc externe et même l’anticiper. C’est le cas notamment des mesures de supervision, de garantie et de la stabilité du système bancaire. Celui-ci explique ainsi que la Banque centrale a opéré une refonte du dispositif de supervision bancaire pour le mettre aux normes de Bâle II et d’une majeure partie de celles de Bâle III. Une refonte qu’elle a finalisée en octobre 2014. Le gouverneur de la BA a également indiqué que des audits financiers ont été opérés au niveau de chaque banque sur injonction de la commission bancaire et ont été finalisés en novembre 2015. Cela a aussi permis le lancement de stress test afin d’évaluer la résilience des banques de la place au choc externe et qui devrait être bouclé à la fin de ce trimestre, sans oublier la mise en place de la nouvelle centrale des risques entrée en activité en septembre 2015. Une série de mesures  permettant de garantir la stabilité du système bancaire avant que celui ne soit à son tour touché par le choc externe en 2016. C’est dans le même contexte que Mohamed Laksaci a rappelé que la BA a averti quant au risque de contraction des liquidités bancaires, dès février 2014. Soit bien avant que le choc externe n’intervienne en juin 2014. Il a également rappelé la finalisation du dispositif de refinancement des banques qui devrait entrer en vigueur dès avril prochain, et qui permettra aux banques en manque de liquidités d’aller se refinancer auprès de la BA en tant que prêteur en dernier recours. Une disposition qui permettra, souligne M. Laksaci, de redynamiser, dans son sillage, le marché interbancaire en dinar. Cependant, que ce refinancement ne bénéficiera qu’aux banques dont le portefeuille comprend des actifs relatifs au financement des investissements et aux PME notamment, expliquant que la Banque d’Algérie vise un ratio de crédit aux PME rapporté aux PIB. Il précisera que ce refinancement ne devra pas profiter aux «actifs ayant un impact sur les réserves de change», autrement dit, les crédits ayant trait au financement des opérations de commerce extérieur. M. Laksaci s’est défendu de toute intention de gonfler les ressources budgétaires en dinar via la dépréciation du taux de change, en expliquant que celui-ci est lié à un ensemble de fondamentaux de l’économie nationale, notamment le prix du baril de brut, le niveau des dépenses publiques et le différentiel d’inflation entre l’Algérie et ses partenaires commerciaux.

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