Quelque 45 personnes décèdent quotidiennement en Algérie à cause de pathologies liées au tabac. C’est ce qui a été révélé, hier, lors d’une journée de sensibilisation à l’établissement hospitalo-universitaire (EHU) 1er Novembre d’Oran. Organisée au profit de 120 lycéens de cette wilaya, cette journée intervient dans le cadre du plan d’action du comité antitabac de l’EHU, récemment créé, a souligné à l’APS le professeur Salah Lellou, chef du service pneumologie de cet établissement et président de son conseil scientifique. «Un peu plus de 15 000 personnes décèdent annuellement en Algérie à cause de pathologies qui proviennent du tabac, en l’occurrence les cancers tous types confondus, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)», a-t-il précisé. Plus grave encore, le tabac réduit l’espérance de vie du fumeur de 7 ans. La population juvénile est la plus exposée au regard de la facilité avec laquelle le tabac peut être acquis. Ainsi, la consommation de tabac par les adolescents est devenue un problème de santé publique majeur. L’exposition des jeunes au tabagisme passif est élevée, chez ceux qui ne fument pas. En général, une dépendance tabagique à vie commence avant l’âge de 18 ans. Le Pr Lelloune ne fait pas dans la nuance et attire l’attention : «La première cigarette consommée par le jeune lycéen est un premier pas vers l’addiction à cette drogue.» Ainsi, selon les spécialistes, la consommation de tabac cesse d’être une simple habitude pour devenir une drogue socialement tolérée, une sorte de mort à petit feu... Le chef du service de gastro-entérologie, le Pr Hamza Bouasria, est plus catégorique en estimant que «la cigarette n’est pas seulement nocive pour la santé, elle tue». A ce titre, il a relevé que 20% des jeunes fumeurs sont recensés en milieu scolaire, précisant que le tabagisme est en train de prendre de l’ampleur auprès des jeunes filles. Dans ce contexte, rappelons que selon une étude de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), publiée à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai 2015, 14,8% des collégiens et 2,2% des collégiennes fument, de même que 34,3% des lycéens et 3,6% des lycéennes.
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