samedi 7 mai 2016

Ahmed Ouyahia se replace

Le congrès extraordinaire du RND se déroule comme le voulait et le souhaitait Ahmed Ouyahia, nouveau secrétaire général du parti après son plébiscite,  jeudi dans la soirée, par l’écrasante majorité des congressistes. 1513 voix l’ont porté à ce poste, contre 21 pour son concurrent Belkacem Mellah, alors que 61 voix ont été annulées. Les travaux des assises du RND se sont poursuivis hier, comme au premier jour, sans aucun incident ni perturbation. Les frondeurs, déboutés la veille par le Conseil de l’Etat et auparavant par le ministère de l’Intérieur, à la suite des requêtes déposées pour l’annulation de ce congrès, ne se sont même pas manifestés à l’hôtel El Aurassi, où se déroule cet événement purement organique. Pourtant, Ouyahia leur avait lancé une invitation pour une confrontation en présence de la majorité. Niet. Les redresseurs ont opté pour l’éclipse. Néanmoins, avec ce plébiscite, Ouyahia sort victorieux de ce rendez-vous. Il a réussi son  pari et a été doublement conforté dans sa démarche par l’appui du président Bouteflika qui lui a adressé un message de félicitations quelques heures après sa réélection à la tête du RND. «Ma conviction était grande que les militantes et militants du RND, connus pour leur expérience sur la scène politique et leur haut sens de la responsabilité, allaient vous élire à la tête de leur parti, confiants en cela que votre éclatante victoire pourrait contribuer à relever les grands défis qui se posent à notre pays», a écrit Bouteflika dans son message. Ouyahia a également été conforté par la présence à ces assises du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, des présidents des deux Chambres du Parlement, du président du Forum des chefs d’entreprise et du secrétaire général de l’UGTA. De la maison RND, les anciens et les actuels ministres étaient tous aux côtés d’Ouyahia. A commencer par Abdessalem Bouchouareb, Cherif Rahmani, Youcef Yousfi, Saïd Abadou et Cherif Abbès. Dans son discours «mesuré», prononcé jeudi à l’ouverture du congrès, dont les travaux se sont déroulés à huis clos, Ouyahia a reconnu la difficile situation que traverse le pays dans différents domaines. Il a mis en garde contre les politiques populistes et a appelé à s’éloigner du populisme et du dogmatisme paralysant et à regarder la réalité en face pour éviter au pays de sombrer dans le chaos. Le nouveau patron du RND a joué la carte de l’apaisement. Il a ainsi tendu la main à l’opposition et a invité les autres partis de la majorité présidentielle à développer un effort commun. Tout en réitérant son soutien indéfectible au président Bouteflika, Ahmed Ouyahia a appelé à un débat politique fait d’une confrontation de projets et de propositions. Assurant que le RND reste sur la ligne politique «novembriste». Le leader du RND a rappelé que depuis 1999, sa formation politique «sert la patrie à travers ses choix politiques et le pays à travers sa participation aux institutions nationales». Ouyahia a affiché son soutien «loyal» au gouvernement, à l’UGTA, mais aussi au FCE. «Nous serons toujours aux côtés des chefs d’entreprise pour la construction d’une économie compétitive, créatrice de richesses». Pour lui, la conjoncture économique marquée par la chute de 70% des recettes en devises du pays exige l’union sacrée. Ce fut aussi l’occasion pour Ouyahia de critiquer le MAK. «Des tentatives de porter atteinte à l’unité nationale se manifestent de plus en plus, à travers un groupuscule local dont les connexions extérieures viennent d’être confirmées par le sinistre Bernard-Henri Lévy qui a été à l’origine de la destruction d’un pays frère voisin», tranche-t-il. Les congressistes ont procédé jeudi à l’approbation du rapport de la commission de révision du statut du parti, dans lequel, il a été décidé de ne pas considérer le présent congrès comme étant extraordinaire. «Ces assises éliront à bulletins secrets le secrétaire général du parti, mais les travaux de cette instance suprême ne sauraient se limiter à cela. Nous ne pouvons nous contenter d’une opération organique et faire l’impasse sur la crise du marché du pétrole, sur la situation à nos frontières et sur la révision de la Constitution», a déclaré Ouyahia à l’entame des travaux du congrès. Le nouveau patron du RND a reconnu que le congrès a suscité beaucoup de commentaires. «Cet événement est le fruit d’une préparation ayant associé à chaque palier le plus grand nombre possible de cadres et de militants», s’est-il défendu.

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