L’Etat-nation qui nous a été légué par les martyrs est fragilisé et vidé des valeurs qui ont permis à ceux qui l’ont récupéré du colonisateur, la victoire», a déclaré le président de Talaie El Houriat (Avant-garde des libertés), Ali Benflis, hier à Kherrata, à 60 km à l’est de Béjaïa, lors d’un meeting populaire organisé à l’occasion de la commémoration du 71e anniversaire des sanglants événements du 8 Mai 1945. L’invité de Kherrata a soutenu qu’«aujourd’hui, le pays vit une crise politique dangereuse et sans précédent du fait de l’inexistence d’institutions de l’Etat, tombées entre les mains des spoliateurs, de ceux qui cultivent la corruption, le déni des droits et des libertés, de ceux qui méprisent la souveraineté populaire». Il a profité de cette occasion pour expliquer aux présents que «l’Etat-nation dont ont rêvé les moudjahidine doit être construit par la nouvelle génération pour sortir le pays du régime totalitaire et de la pensée unique». Lors de ce rassemblement qui a drainé environ un millier de personnes, le n°1 du parti a axé d’emblée son discours sur l’histoire de la région en rendant un vibrant hommage aux 45 000 martyrs tombés lors des manifestations du 8 Mai dans les villes de Sétif, Kherrata et Guelma. Il a également rappelé les hauts faits d’armes de cette population qui, pour être sortie manifester pacifiquement afin de rappeler à la France coloniale sa promesse d’accorder aux Algériens le droit à disposer d’eux-mêmes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’est vue réprimandée. Par ailleurs, Ali Benflis a réitéré le soutien de son parti au groupe El Khabar qui est en conflit avec le ministère de la Communication pour avoir décidé de vendre des actions à l’investisseur privé Issad Rebrab. «Notre position est claire : pas de démocratie sans la liberté d’expression et d’opinion», a martelé l’orateur. A ses yeux, ce qui est inquiétant dans cette affaire est «d’assister à l’ingérence de l’Exécutif dans une opération commerciale légale et ordinaire». Et d’ironiser : «Le seul tort des propriétaires du journal El Khabar est de ne pas prêter allégeance au pouvoir en place.» Donc, pour lui, «cette affaire relève d’un abus de pouvoir. La logique de l’actuel régime est simple : il te dit ‘si tu n’es pas avec nous, tu es donc contre nous’. Et, de ce fait, nous nous permettons, en tant qu’autorité, de te priver de l’exercice de tes droits».
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