samedi 21 mai 2016

Amar Saadani ou la bête blessée

Le SG du FLN, Amar Saadani, a donné libre cours à ses instincts malveillants. Usant d’un langage ordurier, il s’en est pris à tous ceux qui critiquent le clan des Bouteflika. La bêtise, habillée en homme politique…  Amar Saadani a animé, aujourd’hui samedi, un meeting populaire à Tébessa où il s’est attaqué violemment aux partis politiques de l’opposition aux médias indépendants ainsi qu’aux généraux qui se sont opposés au quatrième mandat de Bouteflika. L’homme d’affaires Issad Rebrab n’y a pas échappé.    Saadani a avancé, devant ses partisans, que le pays est menacé par un « lobby » qu’il a qualifié de « pieuvre au cinq bras ». Il s’agit, selon lui,  des bras sécuritaire (généraux à la retraite), politique (partis de l’opposition), financier (Issad Rebrab) médiatique (El Khabar et El Watan). Pour le bras administratif « qui reste influent », Saadani n’a pas voulu le désigner.    Il a soutenu que la tête de ce lobby n’est autre que l’ancien patron du DRS, Mohamed Mediène  qui « veut acheter El Khabar avec l’argent de la banque centrale », en prévision de la présidentielle de 2019.     Saadani, qui ne s’est pas gêné de s’autoproclamer l’héritier des fondateurs du FLN historique, s’est particulièrement attaqué à la journaliste d’El Watan Salima Tlemçani et au chroniquer d’El Khabar Saad Bouakba. Des attaques verbales qu’il a opérées en empruntant un accent égyptien et en usant d'un vocabulaire des plus grossiers. Il a accusé El Watan d’être à la solde de l’ancien patron du DRS alors que ce dernier a fait l’objet d’articles critiques, publiés à l’époque où il était qualifié de Reb Dzair.    Cette sortie de Saadani survient quelques jours après la publication dans El Watan d' un article sur l’agression physique, à l’aide de dobermans, dont a été victime Abderahmane Belayat, son rival au sein du FLN.     La réaction de Saadani ressemble à celle d’une bête blessée. Il redouble de férocité parce que ses maîtres se trouvent dans une situation délicate, après les révélations sur l’implication des proches du président, Chakib Khelil et Bouchouareb, dans des scandales de corruption. Une situation qui devient intenable maintenant que des médias et des responsables étrangers s’interrogent sur la capacité de Bouteflika à diriger le pays.       Amar Saadani, soupçonné d’avoir détourné pas moins de 30 milliards de dinars dans l’affaire dite de la Générale des concessions agricole, a de « bonnes raisons » de défendre ses protecteurs. L’actuel chef du FLN possède, selon des informations, deux appartements à Paris est un compte en banque doté de 300 millions d’euros. Un changement à la tête de l’Etat risque de lui coûter très cher. 

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