dimanche 22 mai 2016

La cause humaine confirmée

L’expertise judiciaire sur le crash de l’avion affrété par Air Algérie, survenu le 24 juillet 2014 au Mali, est accablante. Le rapport, dévoilé vendredi, rapporte que la cause principale de cet accident tragique, qui a fait 116 morts, est la non-activation des systèmes d’antigivrage des moteurs, menant à l’obstruction des capteurs de pression. La responsabilité des membre d’équipage, censés activer ces systèmes, s’alourdit encore plus étant donné que le rapport les accuse d’avoir agi tardivement pour la diminution de vitesse. D’après le même document, l’absence de réaction de l’équipage à l’apparition du buffet, du vibreur de manche et de l’alarme de décrochage et l’absence d’actions adaptées sur les commandes de vol pour sortir d’une situation de décrochage se sont joints aux éléments précédents pour mener l’avion, un DC9-83 de Swiftair, au crash. Il est à signaler qu’au moment où l’unique probabilité d’une attaque terroriste en raison de l’instabilité de la situation au nord du Mali, le rapport du BEA (autorité française d’enquêtes de sécurité de l’aviation civile) était tout autre. Ce rapport rejette la piste de l’attentat terroriste et fait état que le système antigivre n’a pas été activé par les pilotes, s’appuyant sur le fait qu’aucun problème n’a été signalé par l’équipage lors de ses contacts avec les contrôleurs aériens de Ouagadougou et Niamey, aucun message de détresse n’a été reçu par les centres de contrôle. Les représentants de l’association «AH5017 Ensemble» des victimes de ce drame aérien, Mes Bertrand Courtois et Sébastien Busy, relèvent que des compléments d’investigation sont  encore nécessaires, notamment pour apporter des réponses aux questions relatives à la formation des pilotes et l’information des compagnies par les constructeurs. Selons ces deux avocats, les juges ont précisé que toutes les pistes étaient ouvertes et rien n’était encore tranché. Pour rappel, une heure après le décollage de l’avion à partir de l’aéroport international de Ouagadougou à destination d’Alger, la compagnie Air  Algérie a déclaré avoir perdu tout contact avec le vol AH 5017. L’avion s’était écrasé dans le nord du Mali, dans la région de Gossi, avec 110 passagers à bord, dont des Algériens, des Français, des Burkinabés, des Libanais et six membres d’équipage, tous espagnols.   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire