samedi 21 mai 2016

«La justice doit s’autosaisir !»

Je soutiens le quotidien El Khabar parce que je défends la  liberté de la presse. Mais je suis aussi pour l’installation en urgence de l’autorité de régulation de l’audiovisuel pour mettre fin à ceux qui érigent l’invective, la diffamation et les atteintes à l’intégrité morale des personnes en règles du journalisme.» C’est là le souhait de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs. Elle s’est exprimée, hier, à l’ouverture des travaux de la réunion du comité régional  de centralisation des wilayas du Centre du PT. Outrée par la méthode «obscène» et les informations «mensongères» que véhicule le directeur général du groupe Ennahar sur son compte, sur d’autres leaders politiques, sur l’opposition, sur certains journaux ainsi que sur des hommes d’affaires, Mme Hanoune estime que la justice devrait jouer son rôle et s’autosaisir pour tirer au clair les accusations formulées par le responsable de ce groupe de presse à l’égard de certaines personnes. «Ce directeur accuse l’homme d’affaires Issad Rebrab d’avoir financé le terrorisme et le GIA. Ces accusations sont d’une extrême gravité et la justice doit s’autosaisir pour demander à ce journaliste d’apporter la preuve de ce qu’il avance dès lors que la loi interdit le financement du terrorisme», s’insurge Louisa Hanoune. Le premier responsable d’Ennahar, Anis Rahmani, s’en est pris violemment, lors d’une émission diffusée sur Ennahar TV, à Louisa Hanoune et à l’ancien  patron du DRS, le général Toufik. Au sujet de Louisa Hanoune, il affirme qu’elle a toujours été portée à bout de bras par le général Toufik. Même sa participation à la réunion de Sant Egidio avec Ben Bella, Aït Ahmed et le FIS a été décidée par le général Toufik. Mieux, ce patron de presse accuse le général Toufik et ses anciens officiers du DRS d’avoir été à l’origine d’une tentative de putsch contre le président Bouteflika. Une très grave accusation qui porte un préjudice à l’intégrité morale des institutions sécuritaires algériennes. La secrétaire générale du PT qualifie de «scandaleux» et «honteux» les propos du patron d’Ennahar ; elle apporte un démenti catégorique et invite la justice à sortir de son silence. «Je suis une militante et une femme de conviction. Un journaliste est censé informer le citoyen, faire des enquêtes avec des documents et des preuves à l’appui, ce n’est pas le cas de ce journaliste qui pratique la diffamation avec la bénédiction du ministre de la Communication», lance Mme Hanoune, qui est revenue sur  l’épisode de Sant Egidio et les raisons de sa participation. Obligataire et obligatoire «Au PT, nous avons des principes et des positions. Nous n’agissons sous les ordres de personne et encore moins d’un général», affirme-t-elle, précisant qu’elle voue un grand respect au DRS et à l’institution militaire qui ont été à l’avant-garde durant la décennie noire. «Le directeur d’Ennahar passe son temps à parler du Groupe des 19, du DRS. Son discours est dépassé. C’est un disque rayé. Avant les élections, ce journaliste nous avait demandé de l’aide pour que les autorités ne ferment pas Ennahar TV et aujourd’hui nous sommes devenus dangereux !» s’est exclamée la leader du PT. Et de s’interroger sur l’empire financier de ce journaliste : «Comment un journaliste, qui a quitté El Khabar avec un salaire de 23 000 DA (de son propre aveu) a pu construire un empire financier en dix ans ? Par quel miracle ?» Sur un autre chapitre, Mme Hanoune s’est attardée sur la crise financière et sur son opposition à l’alternative du gouvernement consistant en le recours à l’emprunt obligataire et éventuellement l’endettement extérieur ; elle n’a pas ménagé le ministre des Finances : «Nous sommes pour la préservation de l’indépendance du pays qui passe par l’autonomie financière. Il est inadmissible de toucher à l’argent des travailleurs à travers les caisses sociales ou de faire des ponctions sur salaires pour alimenter les banques.» Mme Hanoune met en garde contre la reproduction du scénario Khalifa et sur la distinction entre emprunt «obligataire» et «obligatoire».  

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