dimanche 22 mai 2016

«Le pouvoir veut gagner du temps pour imposer son agenda»

Le conseil national du Front des forces socialistes (FFS) accuse le pouvoir de mener des campagnes de diversion qui visent à empêcher les Algériens de réfléchir et de comprendre ce qui se passe autour d’eux pour pouvoir agir. Dans la résolution politique rendue publique hier, le plus vieux parti de l’opposition affirme que «ces campagnes détournent  l’attention de l’opinion publique des défis et des enjeux qui engagent l’avenir de notre pays». Le FFS considère que le pouvoir est «incapable  de  trouver une cohérence et une cohésion interne autour d’un programme politique et économique consensuel». Et, de ce fait, il «continue de gérer de façon autoritaire et  unilatérale  les affaires de l’Etat et tente de gagner du temps pour imposer ses choix et son agenda politique et économique». Cette formation politique qualifie une telle attitude de «menaçante pour la stabilité nationale et la cohésion sociale, tout en exposant  notre pays aux menaces extérieures». «La fragilité institutionnelle incompatible avec la gravité des défis à relever, paralyse l’Etat et favorise les comportements délinquants au sein des institutions et de la société. Ce phénomène de déliquescence morale accélère la dépolitisation, fait reculer la conscience civique et encourage toutes les formes de violence», poursuit le FFS, qui rappelle la situation déjà alarmante qui s’est aggravée avec la chute des prix du pétrole. «Le pouvoir croyait compenser sa faiblesse politique, démocratique et institutionnelle par la redistribution de la rente pétrolière. Rente  qu’il répartit entre ses clans et clientèles. C’est une thérapeutique qui soulage, mais ne guérit pas», estime ce parti, qui œuvre pour une solution consensuelle à la crise structurelle et multidimensionnelle qui secoue l’Algérie. «Notre démarche, qui ne s’inscrit pas dans l’alternance clanique, est plus que jamais orientée vers la réalisation du consensus national le plus large possible pour la concrétisation d’une deuxième République fondée sur l’Etat de droit, la souveraineté nationale et populaire, la démocratie et la justice sociale», a souligné ce parti, qui considère comme un combat national «la reconstruction du consensus national». Le FFS rappelle avoir mis en garde à maintes reprises et depuis des années contre la situation actuelle du pays. «C’est pour cela que nous avons, sous la direction de feu notre président Hocine Aït Ahmed, lui-même fidèle à son combat anticolonialiste et contre la dictature, toujours favorisé le dialogue, les solutions politiques, la réconciliation entre Algériens plutôt que les clivages meurtriers, le contrat politique national plutôt que l’alternance clanique, le consensus national plutôt que les polarisations violentes ; l’Etat de droit plutôt que la dictature d’où qu’elle vienne et quels qu’en soient les alibis. L’histoire nous a donné raison», a affirmé le plus vieux parti de l’opposition, qui estime que ses choix «sont toujours dictés par des considérations politiques et non par un idéalisme abstrait ou des tactiques sans lendemain». 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire