dimanche 22 mai 2016

Les maquis sous haute surveillance militaire à Bouira

La psychose et la crainte persistent dans les localités de Aïn Turk, à 7 km au nord-ouest de Bouira. Au village Imouhsidhen, un climat de guerre règne depuis une dizaine de jours. Les mouvements des services de sécurité et l’installation des campements de militaires dans différents endroits du village où se déroule l’opération de l’ANP ont engendré un climat de panique. Hier, l’accès au village et au lieu de l’opération était verrouillée par les sections de sécurité et d’intervention (SSI) de la gendarmerie nationale. Plusieurs points de contrôle des services de sécurité opérant même en civil ont été installés tout au long du chemin desservant les villages de la commune de Aïn Turk. Les véhicules étaient systématiquement fouillés et contrôlés. A notre arrivée au village Imouhsidhen, à 500 mètres environ du lieu de l’opération des unités de l’ANP — qui s’est soldée par l’élimination, samedi matin, de six terroristes — deux véhicules de la Protection civile ont été dépêchés sur place pour évacuer les corps des terroristes abattus, a-t-on constaté. Quatre pistolets mitrailleurs de type kalachnikov, un fusil mitrailleur RPK, un fusil semi-automatique Simonov et une quantité de munitions ont été récupérés durant cette opération qui se poursuit toujours. Les villageois sont restés chez eux. Nous avons été retenus pendant une vingtaine de minutes par les gendarmes. «Une opération est en cours, l’accès est interdit», a déclaré un lieutenant de la section SSI, qui, après avoir fouillé notre véhicule et pris tous les renseignements sur notre filiation, nous a invités à quitter les lieux. «Je n’ai pas plus d’informations à vous donner, tout ce que je sais c’est que l’opération est toujours en cours», nous a-t-il dit poliment, ajoutant que le commandement de la Gendarmerie nationale, à Bouira, informé de notre présence sur place, lui a donné instruction de nous interdire même de prendre des photos. Le dispositif militaire mis en place au village et aux alentours de la forêt Errich, dans sa partie nord, est maintenu, pour ne pas dire renforcé, a-t-on constaté. Les engins mobilisés par l’ANP continuent d’ouvrir des chemins d’accès. Selon une source sécuritaire, quatre à cinq terroristes sont encerclés par les troupes spéciales de l’ANP au lieudit Ighzer Mensi, au nord de Imouhsidhen. Des villageois ont témoigné que les accrochages et les tirs des militaires — qui ont installé l’artillerie lourde au sein du village — n’ont pas cessé de toute la nuit, vendredi dernier. La peur s’accentue et elle est visible sur les visages des villageois. «Les terroristes ont été neutralisés dans la nuit d’hier (vendredi, ndlr) et probablement vu que l’accès au lieu de l’opération est difficile, les militaires ont attendu le matin pour évacuer les cadavres des terroristes», témoigne-t-on. Les dépouilles des sanguinaires mis hors d’état de nuire par l’armée ont été acheminées vers 13h à la morgue de l’établissement public hospitalier Mohamed Boudiaf de Bouira, a-t-on constaté sur place. Une source sécuritaire nous a révélé que les six terroristes abattus ont été identifiés. Parmi eux, figure un émir terroriste. Il s’agit, selon la même source, du dénommé A. M., alias Abou Silah (46 ans). Les autres sont originaires de Bouira, d’Alger et de l’ouest du pays. La plupart des terrroristes neutralisés avaient pris le maquis au début des années noires. Depuis le début de l’opération de ratissage entamée il y a une dizaine de jours dans le vaste massif forestier Errich, huit terroristes ont été mis hors d’état de nuire et un autre a été capturé vivant. Du côté des services de sécurité, l’on déplore malheureusement la mort de trois militaires, dont un officier des forces spéciales. Nos sources ont révélé que le groupe terroriste appartient aux katibate El Farouk et El Ghoraba affiliées à AQMI (ex-GSPC) activant dans les maquis de Lakhdaria et de l’est de la wilaya de Tizi Ouzou. L’étau se resserre sur le reste du groupe terroriste, composé selon nos informations de quatre à cinq éléments encerclés dans la forêt Errich. Jusqu’en fin d’après-midi d’hier, les soldats de l’ANP, épaulés par les sections spéciales (SSI) de la Gendarmerie nationale, maintiennent le bouclage de la zone infestée, qui se trouve à quelque 400 mètres sur les hauteurs des villages Imouhsidhen et Ikouchach, au nord-ouest du chef-lieu communal de Aïn Turk. Le lieu a été intensivement bombardé au mortier, précisent nos sources. Aucun autre bilan n’a filtré de cette offensive. Les jours du reste du groupe armé sont désormais comptés, dès lors que le lieu où ils se sont retranchés a été repéré par les militaires. La nature du terrain, quasi-inaccessible, fait que l’opération a duré, ce qui explique le recours aux engins pour l’ouverture de pistes d’accès. Une chose est certaine : le dispositif impressionnant mis en place par les services de sécurité — plus de 5000 hommes et l’équipement logistique déployé — ne laisse aucune chance au reste du groupe terroriste. Les lieux sont désormais sous surveillance.           

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