La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a donné carte blanche aux directeurs de l’éducation et aux chefs d’établissement scolaire pour fixer la date des compositions du troisième trimestre. Pour le ministère, cette décision intervient «suite aux rapports des directions de l’éducation qui font état d’un avancement dans les programmes dans les différents cycles de l’enseignement». Cette décision n’est que «la suite logique de l’avancement dans le programme qui est à son terme dans la plupart des établissements du pays», estime Messaoud Amraoui, chargé de la communication à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef). Ce syndicaliste regrette pourtant que le ministère n’ait pas procédé à la limitation de la date référentielle des compositions pour qu’il n’y ait pas trop d’écart d’un établissement à un autre. «Nous avons eu une année scolaire relativement stable par comparaison aux années passées. Le programme est presque accompli au niveau national. Ce sera fait, selon les échos parvenus de notre base, avant la mi-mai dans tous les établissements du pays», explique notre interlocuteur. Le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), souligne, par la voix de son coordinateur national, Meziane Meriane, que la date référentielle des compostions du troisième trimestre est connue dès l’annonce de la date des examens nationaux, le 22 mai pour la 5e AP, du 24 au 26 pour le BEM et du 29 mai au 2 juin pour le bac. Pour ce professeur, il est inconcevable pour les directeurs d’établissement de programmer des compostions après les épreuves de la cinquième pour le primaire, du BEM pour le moyen et du bac pour le secondaire car des milliers d’enseignants seront mobilisés pour la correction des millions de copies des épreuves nationales et ne pourront donc assurer les cours ou les compositions pour les autres élèves. Ce qui signifie, selon notre interlocuteur, que le calendrier des compositions précédera celui des examen nationaux. «Ce qui veut dire une fin d’année précoce», selon M. Meriane. Le Snapest estime que pour le secondaire, le programme ne sera jamais achevé dans les matières essentielles. «Pour les scientifiques, le programme n’a jamais été terminé en mathématiques, en physique et en sciences, et pour les littéraires, celui de philosophie s’est toujours terminé en queue de poisson.» Les enseignants réussissent cependant à finir les manuels dans les délais pour les matières secondaires. D’ailleurs, explique M. Meriane, toutes les classes scientifiques ont achevé le programme de français et d’anglais. Ce qui pose, aux yeux du syndicat, la problématique de la surcharge du programme et la nécessité de procéder à un réajustement et à une spécialisation du baccalauréat dans le cadre d’une refonte de cet examen décisif, qui doit refléter le niveau réel des élèves dans leur spécialité d’étude et leur orientation professionnelle plus tard. Actuellement, pour M. Meriane, les élèves des classes de 3e AS, au lieu de se focaliser sur les matières de leur spécialité qui nécessitent un volume horaire plus important et un travail plus ciblé, sont dispersés par les autres matières qui nécessitent aussi une préparation. «A la fin de chaque année, les enseignants n’ont d’autres choix que de distribuer des copies des cours sans les accompagner d’explications ou d’exercices. Les élèves sont pénalisés», explique le même enseignant.
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