lundi 2 mai 2016

« Nous avons le devoir d’imposer la démocratie aux dictateurs de l’Afrique du Nord »

Créée au mois de décembre dernier aà Montréal (Canada), la FAAN a lancé en avril le mois Amazigh de Montréal. Son président Noureddine Rami, un ancien du mouvement de aarchs qui vit actuellement au pays de l’érable, en dresse le portrait. Vous venez de créer la Fédération des Amazighs de l'Amérique du Nord. Pourquoi une autre association ? La fédération des Amazighs de l’Amérique du nord est constituée de militantes et de militants de divers horizons et sensibilités, nos points de convergences sont notre combat pour notre identité et notre culture amazighes, la liberté, la démocratie et les droits de la personne. Nous avons crée cette association pour apporter une contribution supplémentaire dans le but de valoriser encore plus le combat identitaire dans les régions Amazighophones, c’est à dire en Afrique du nord. Cette région du monde est spoliée de son identité et de ses valeurs de paix, de liberté et de tolérance. Les gouvernements des pays de Tamazgha (Afrique du nord), tous de nature dictatoriale, et les intérêts économiques et énergétiques de l’occident et d’autres puissances émergentes, ont étouffé les vœux de liberté et de paix du peuple amazigh majoritaire en Afrique du nord. Nous  travaillons en complémentarité avec les associations existante en Amérique du nord, qui se battent pour le recouvrement de notre identité et nous œuvrons à établir des liens  de fraternité et d’entraide. Quels sont vos objectifs dans les pays d'origine et dans les pays d'accueil ? Au niveau de Tamazgha nous avons deux objectifs : la promotion de notre culture et de notre identité dans le cadre des valeurs universelles et la défense des droits de la personne, des libertés et de la démocratie. Dans les pays d’accueil, notre objectif est d’avoir une meilleure visibilité à travers des actions où nous mettrons en valeur notre riche patrimoine. Nous devons aussi  faire preuve d’ouverture en créant des liens avec la société d’accueil. Nos enfants trouveront de l’intérêt à adhérer à nos projets et assumeront avec fierté leur appartenance ethnique et identitaire. L’Amérique du nord est constituée de plusieurs communautés culturelles et nos enfants vont s’épanouir avec une identité assumée.      Est-ce que les Amazighs sont reconnu en tant que tels en Amérique du Nord ? Vous les estimez à combien ? Les Amazighs, vivant en Amérique du nord sont originaires de plusieurs pays d’Afrique du nord. Les services d’immigration les identifient en tant que tel et nous ne pouvons pas avoir de chiffre crédible sur leur nombre. Un recensement de statistique Canada va commencer ce mois de mai et je profite de cette opportunité pour appeler tous les Amazighs vivant au Canada de s’identifier comme Amazigh pour répondre aux questions relatives à la langue parlée à la maison et la langue maternelle et paternelle. Par ailleurs, tamazight fait partie des 27 langues enseignées de façon officielle et reconnues par le ministère de l’éducation de l’Ontario grâce aux efforts de l’association ACAOH d’OTAWA. Des officiels comme l’ancien maire de Montréal ont exprimé des messages de vœux à l’occasion du nouvel an  Amazigh. D’autres ont répondu présents aux invitations des associations amazighes, ce qui est aussi un signe de reconnaissance. Pour conclure cette question,  je citerai l’apport intellectuel et culturel des Amazighs qui est reconnu par les scientifiques et les hommes de lettre de l’Amérique du nord et du monde entier, à travers notre production littéraire notre musique et les autres composantes de notre culture. Quel rôle voyez-vous pour la diaspora amazigh dans son pays d'origine dans le cas de l'Algérie ? Nous avons la chance de vivre en démocratie où la liberté d’expression est protégée par les Etats de l’Amérique du nord. Nous pourrons toujours relativiser sur  la qualité de cette liberté, mais la justice de ces pays est garante de sa neutralité. De cette liberté qui est le fondement de tout progrès, peuvent naitre des projets, des visions et de l’espoir. La diaspora nord Africaine est composée «d’exilés» économiques et politiques. Nous sommes considérés comme des immigrants économiques, mais la plus part d’entre nous ont fui les abus des dictatures de Tamazgha. Celle du Canada en particulier est composée majoritairement d’universitaire, un potentiel immense  qui profite pour le pays d’accueil faute de reconnaissance dans les pays d’origine. Je pense que la diaspora Amazigh, en plus de sa capacité à produire du savoir et à être une source financière importante pour les pays d’origines, elle pourra constituer une force de propositions et d’actions pour la promotion de la culture et de l’identité Amazighes en Afrique du nord. La liberté est un droit universel, nous avons le devoir de l’imposer aux dictateurs qui gouvernent ces pays. Le peuple Amazigh est de définition libre, il ne mérite pas de vivre enchaîné.  

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