lundi 23 mai 2016

Un modèle de réussite

Tisser des passerelles entre la sphère universitaire et le monde des entreprises. Voilà un modèle qui commence à être ancré en Algérie. Convaincus de la pertinence de cette synergie, des pionniers en la matière montrent la voie. Pour eux, l’université et les acteurs économiques ont cette mission commune : pour la réussite professionnelle des jeunes, tout rapprochement entre l’université et le monde économique est bon à prendre. Des exemples de réussite ont été mis en relief lors d’une rencontre organisée, jeudi dernier à Oran, par le Forum des chefs d’entreprise (FCE) en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Une rencontre axée sur la relation entre les entreprises et les universités. Parmi les exemples de réussite figure le partenariat conclu entre Général Emballage, leader en Algérie de l’industrie du carton ondulé (1200 salariés) et l’université de Béjaïa dont les représentants ont exposé leur expérience mutuelle réussie de création d’une licence professionnelle dans la filière de l’emballage. «Tout a commencé il y a quatre ans, quand une convention-cadre a été paraphée entre l’université et Général Emballage. Lancée en 2013 avec 30 étudiants, cette licence inédite fêtera la sortie de sa 3e promotion dans les prochaines semaines. Pendant la durée de la formation, les étudiants partagent leur temps entre l’université et l’entreprise. A l’issue de cette période de formation, ils sont tous recrutés. Les étudiants touchent une rémunération de 18 000 DA», explique Kamel Berrabah, directeur en charge de la qualité et la formation à Général Emballage. L’entreprise a un rôle important dans la fixation des contenus de formation. De ce système découle un encadrement très qualifié qui permet de conserver une place de premier plan dans l’innovation. «Cette formation répond à notre besoin en cadres supérieurs opérationnels et qualifiés. Elle a permis l’amélioration de l’employabilité et l’opérationnalité des diplômés», observe Kamel Berrabah. «C’est une coconstruction à la fois d’une offre de formation et des programmes par l’adoption de méthodologies adéquates par l’approche par compétences. Les deux partenaires contribuent aux enseignements sans omettre l’accueil en stage en entreprise», indique, de son côté, le Pr Djebbar Atmani, doyen de la faculté des sciences de la nature et de la vie de l’université de Béjaïa. Lancée en 2002, Général Emballage opère sur trois sites industriels (Akbou, Oran et Sétif, en plus d’une représentation en Tunisie.) «Cette formation nous a surtout permis un gain financier, car auparavant l’université ne formait pas des diplômés dans la filière emballage», se souvient Kamel Berrabah qui fait un constat : «auparavant, les diplômés recrutés devaient être formés au moins durant 12 mois, ce qui causait un manque à gagner. D’où l’idée de créer cette formation d’excellence et pragmatique en partenariat entre l’université et notre entreprise pour qui la formation était coûteuse», confesse ce cadre. Ces formations assurées en commun permettent aux étudiants de s’intégrer dès l’entame de leur formation dans le monde pratique de l’entreprise. La rencontre du FCE a également permis de montrer d’autres exemples de réussite de partenariats entre l’université et le monde des entreprises. C’est le cas notamment de l’entreprise Bomare (électronique) et du groupe Eden opérant en Oranie. Karim Cherif, patron de ce groupe, a évoqué l’appui d’un projet de management des entreprises et l’accompagnement d’une formation d’un mastère en marketing touristique à l’université d’Oran. Ce type de partenariat est un tremplin pour les étudiants, une porte d’entrée dans le monde du travail. «En entreprise, nos étudiants sont amenés à travailler avec des collaborateurs qui auront des savoirs différents des leurs», explique un universitaire. Ces formations professionnalisantes sont un puissant vecteur de création d’emplois.                                                             

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