Adopté hier par le Conseil des ministres, le nouveau modèle de croissance économique n’apporte pas les réponses attendues à la crise économique qui s’installe, dans le sillage de la baisse des recettes d’exportation des hydrocarbures. Le texte présenté par le ministre des Finances ne mentionne pas d’objectif chiffré, hormis celui de la croissance «plus soutenue, de 3,5% en 2016 et de 4% en 2017». Ses initiateurs, qui s’inspirent des recommandations de la dernière tripartite, se contentent de mettre en évidence la «philosophie» du programme qui s’appuie, selon le communiqué du Conseil des ministres, «sur la reprise de la production des hydrocarbures, une stimulation de la création d’entreprises par la poursuite de l’amélioration du climat des affaires, l’ouverture des secteurs non stratégiques à l’investissement privé et public, ainsi que la promotion des exportations hors hydrocarbures». Une démarche qui privilégiera également, «dans les investissements publics, ceux destinés aux infrastructures générant un effet d’entraînement sur les capacités productives du pays, tout comme ils consistent à investir dans les secteurs à forte valeur ajoutée tels que les énergies renouvelables, l’agro-industrie, les services, l’économie numérique et celle du savoir, l’industrie en aval des hydrocarbures, ainsi que les mines». Des objectifs maintes fois réitérés par les membres du gouvernement depuis l’amorce de la chute des prix du pétrole et restés jusqu’à présent au stade de l’intention. Il reste à savoir si le caractère solennel que confère l’adoption par le Conseil des ministres du nouveau texte permettra réellement de poser les jalons de la prochaine démarche économique du gouvernement et donnera l’impulsion nécessaire pour bâtir, de façon concrète, le modèle économique qui doit se substituer à la rente pétrolière. Intervenant suite à la discussion du texte portant modèle économique exposé par le ministre des Finances, le président Bouteflika a relevé, selon le communiqué du Conseil des ministres répercuté par l’APS, que «malgré la crise financière aiguë découlant d’un effondrement mondial des prix des hydrocarbures ces deux dernières années, l’Algérie entend sauvegarder et renforcer la dynamique de croissance qu’elle a développée durant toutes ces années, tout en veillant à préserver et à affiner sa politique de justice sociale». Le chef de l’Etat a indiqué que «le gouvernement poursuivra la réforme de la législation et de la réglementation économique pour accompagner la diversification impérative de l’économie nationale et mettre en œuvre les dispositions de la Constitution révisée, en ce qui concerne le rôle de l’Etat pour l’amélioration du climat des affaires, la régulation du marché et la protection des consommateurs». Le président de la République a également invité les responsables nationaux et locaux à redoubler d’efforts pour informer l’opinion publique nationale sur les conditions financières difficiles que traverse le pays ainsi que sur les perspectives de croissance et d’emplois que l’Algérie est capable de réaliser à moyen terme. «Mieux informés, les citoyens seront moins exposés aux discours nihilistes et seront davantage mobilisés pour l’effort et la solidarité en vue de faire face à la conjoncture financière difficile actuelle», a déclaré le président Bouteflika.
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