L’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO) s’est réunie hier après-midi au siège national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). La majorité de ses acteurs étaient au rendez-vous. Le président du RCD, Mohcine Belabbas, celui de Talaie El Houriat Ali Benflis, Ali-Yahia Abdennour, Soufiane Djilali de Jil Jadid, Nourredine Bahbouh de l’Union des forces démocratiques et sociales, Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement, Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Tahar Benbaïbèche, secrétaire général du parti Fadjr El Moustakbel ont participé à cette rencontre. Comme attendu, la situation de politique générale du pays, les lois adoptées par le Parlement, la répression qui s’abat sur les libertés étaient au menu. La réunion a été conclue par l’élaboration d’un communiqué final rendu public à la fin des débats. Selon le document parvenu à notre rédaction, les membres de l’ICSO ont pris d’importantes décisions. Il s’agit notamment de la mise en place d’«un groupe de travail en vue de l’élaboration d’un mémorandum politique de l’opposition sériant tous les manquements, les reculs et les dépassements contre le pluralisme politique» et de prendre «ce mémorandum comme base de l’action politique commune future». «Un groupe de contact avec les autres partis politiques pour adopter une position commune vis-à-vis de la loi électorale à travers l’organisation d’une conférence politique» sera également créé. Quelle réponse du FFS et du PT ? L’ICSO veut visiblement élargir sa base aux autres partis de l’opposition qui ne sont pas membres. Le Front des forces socialistes (FFS) et le Parti des travailleurs (PT), entre autres, s’inscrivent en porte-à-faux des choix faits par l’équipe qui dirige le pays. Selon le communiqué rendu public, l’ICSO affirme par ailleurs son «attachement à l’action politique commune qui a pour objectif la protection du pays des dangers qui le guettent». Se disant engagé à «combattre les différents plans et méthodes qui visent à verrouiller le champ politique par un pouvoir — par des voies non constitutionnelles — qui est intéressé uniquement par sa propre survie et non comment sortir le pays de la crise de légitimité qui le pénalise et le bloque». L’ICSO considère, en effet, que «les lois qui organisent la vie politique, notamment la loi relative à l’organisation des élections, précisément ce qui est appelé la haute commission, est un net recul des acquis arrachés et une provocation programmée envers la classe politique et le peuple algérien qui aspire à la mise en place d’institutions légitimes qu’il choisira en toute liberté et dans la transparence». «Cette situation est susceptible de mettre l’opposition devant plusieurs choix», soutient le document sans autre précision. Aussi l’ICSO dénonce l’étouffement et la pression qui s’exercent sur les libertés et les droits individuels et collectifs des citoyens, notamment dans les secteurs de la presse et de «la justice instrumentalisée pour réprimer la société civile, la classe politique, les syndicats et les militants des droits de l’homme». «L’annulation des projets de développement et des projets structurants programmés en supprimant le budget d’équipement, notamment au niveau des collectivités locales, indique l’échec de la gestion de la crise par des solutions de replâtrage préconisées», estime encore l’opposition, qui «met en garde contre la situation de marasme social induite par l’effondrement du pouvoir d’achat des franges les plus fragiles de la société et la dévaluation du dinar qui aura aussi des incidences sur la classe moyenne». Renouvelant «son soutien au droit d’obtention de l’agrément par les partis politiques dans les délais légaux», l’opposition réunie hier au siège du RCD appelle ses propres acteurs «à l’action de proximité et à la communication avec le peuple algérien souverain» et demande la «libération de tous les citoyens emprisonnés à cause de leurs opinions politiques».
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