Les incendies de ces derniers jours ont remis au goût du jour la question des moyens engagés par la Protection civile et son mode de fonctionnement. Le corps, placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, dispose-t-il des équipements appropriés ? A-t-il l’effectif nécessaire pour mener efficacement ses missions ? Son organisation actuelle est-elle adéquate ? Les pompiers ont de tout temps rempli leur sacerdoce, malgré le peu de moyen et une faible rémunération. Leurs interventions sur des sites de catastrophes à l’étranger leur ont même valu certaines distinctions. Mais des citoyens ont de tout temps protesté contre des pompiers qui « arrivent en retard » ou « ne viennent à bout du sinistre qu’après plusieurs heures de lutte». La période d’aisance financière qu’a connue le pays, a permis l’équipement de ce corps en matériel moderne. Mais les derniers incidents ont révélé l’insuffisance des équipements engagés, surtout pour faire face à des accidents importants, comme les incendies de forêt. Avec la saison estivale, la protection civile, dont les interventions augmentent sensiblement, fait face, comme l’explique ses responsables, à des difficultés liées à un environnement parfois hostile: urbanisme inadéquat, difficulté du relief montagneux, manque de coopération ou entrave de la part des citoyens (voir entretien). La Protection civile, dont l’abnégation des éléments n’est plus à démontrer, a engagé une opération de renforcement de sa logistique et de ses modes d’intervention. D’ici 2018, l’effectif de ce corps attendra 70 000 agents. Un concours de recrutement d’agents de différentes catégories se déroulera durant l’exercice 2016-2017, «conformément aux besoins du corps et en application du programme tracé pour poursuivre la couverture opérationnelle sur tout le territoire national. Des infrastructures ont été réceptionnées et d’autres le seront bientôt», a expliqué le directeur de la communication de ce corps, le colonel Achour Farouk, en marge d’une cérémonie de sortie de promotion en mars dernier. Ces effectifs recevront une formation de base et une autre spécialisée, en application du schéma national d’analyse et de couverture des risques spécifique pour chaque wilaya. L’effort de recrutement engagé permettra de faire face à la hausse des interventions (900 000 durant l’année 2015). Le bilan de l’année 2015 fait ressortir une hausse des interventions de 27% par rapport à 2014, dont 45% ont concerné des accidents domestiques. Les technologies de l’information et de la communication seront mises à profit : le site web de l’institution et les réseaux sociaux. Une réflexion est engagée par la Protection civile sur un plan moderne de gestion efficace des secours. Le colonel Achour a cité l’aide que doit apporter l’imagerie satellitaire et le secours aérien, qui «entrera en fonction d’ici la fin de l’année» à travers la mise en service de six hélicoptères, qui apporteront un «plus qualitatif», sur tout le territoire national, aux opérations d’intervention des agents. Une «réflexion sérieuse» est engagée également pour l’introduction de drones, ajoute l’officier.
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