Boualem Bessaieh est décédé avant-hier à l’hôpital de Aïn Naâdja, à Alger, à l’âge de 86 ans, des suites d’une longue maladie. Le décès de l’ancien président du Conseil constitutionnel survient quelques semaines après qu’il ait été désigné ministre d’Etat, conseiller spécial et représentant personnel du président de la République. Boualem Bessaieh est mort en plein exercice de sa fonction de ministre membre du gouvernement de Abdelmalek Sellal. Il est l’un des rares responsables algériens à ne pas avoir pris sa retraite depuis l’indépendance du pays en 1962. Né en 1930 à El Bayadh, il rejoint le maquis au début de 1957, occupe d’importantes fonctions dans les rangs de la Révolution armée, adjoint de Abdelhafid Boussouf au Malg et assure la mission de membre du secrétariat général du Conseil national de la Révolution algérienne de 1959 à 1962. A l’indépendance, il occupe les fonctions d’ambassadeur dans plusieurs capitales européennes et arabes (Berne, Le Vatican, Le Caire, Koweït City, Rabat) avant de rentrer au pays en 1971, où il est nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Huit ans plus tard, il entre au gouvernement et occupe plusieurs postes ministériels. Boualem Bessaieh a été successivement ministre de l’Information, puis de la Poste et des Télécommunications, ensuite de la Culture et enfin ministre des Affaires étrangères en 1988. Il quitte ce poste en 1989, mais en 1991, il revient aux affaires et l’ancien chef d’Etat, Chadli Bendjedid, le désigne ambassadeur d’Algérie en Suisse. En 1997, sous le règne du président Liamine Zeroual, il est nommé membre du Conseil de la nation (Sénat) au titre du tiers présidentiel, puis élu président de la commission des affaires étrangères de la même institution. A la fin de son mandat, il est désigné encore une fois ambassadeur d’Algérie au Maroc. Et c’est en septembre 1985, qu’il est nommé, par le président Abdelaziz Bouteflika, aux hautes fonctions de président du Conseil constitutionnel en septembre. Il y reste jusqu’à l’automne 2013 avant d’être remplacé au même poste par Mourad Medelci. Le chef de l’Etat qui a préfacé le dernier ouvrage du défunt publié à l’occasion du 50e anniversaire de la Révolution : L’Algérie belle et rebelle, de Jugurtha à Novembre, le rappellera le mois dernier pour le nommer au poste de ministre d’Etat, conseiller spécial et représentant du président de la République. Sa nomination comme membre du gouvernement à un âge aussi avancé a fait l’objet de vives critiques de la part de l’opinion publique. D’autant plus qu’aujourd’hui, l’APS nous apprend que l’ancien président du Conseil constitutionnel souffrait d’une longue maladie. Dans un message envoyé hier, le chef de l’Etat se dit «perdre aujourd’hui un ami cher dont les avis et les idées m’ont éclairé et inspiré». «Par ses qualités, il demeurera un exemple pour les générations et un modèle à suivre dans la fidélité au serment», a soutenu le président Bouteflika. Boualem Bessaieh, qui a été inhumé hier au cimetière El Alia, aura ainsi passé toute sa vie dans les rouages de l’Etat algérien à travers toutes les étapes qu’il a traversées, de l’indépendance jusqu’à son dernier souffle.
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